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Dimanche dernier, je rentrais à Nouakchott par l’axe de Boutilimit. J’avais choisi une heure matinale et un jour de basse activité pour éviter les périls du trafic routier aux heures de pointe. La circulation était plutôt agréablement aérée.

Si bien qu’au moment de franchir le poste de contrôle de Teverit mon attention fut frappée par un cortège de camions-bennes, surchargés d’ordures. J’en avais compté jusqu’à sept. Destination : les décharges de Teverit. Je n’avais pas vu d’escorte de sécurité les accompagnant, mais en contrebas du village, juste à côté du virage menant au dépotoir, deux véhicules de la Gendarmerie nationale montaient la garde.

Pourtant, ce qui est aujourd’hui une grande poubelle à ciel ouvert avait été salué au départ comme un projet innovant qui allait marquer l’entrée de notre capitale dans l’ère de la technologie moderne de traitement et de recyclage de la voirie. Manifestement, comme tant d’autres, ce projet est parti en fumée. Mais à la différence des autres, sa fumée à lui est dense, encombrante, nauséabonde et écologiquement néfaste. Les habitants de Teverit et des villages avoisinants en ont plein les poumons.

L’unité de gendarmerie en faction sur les lieux a pour mission, m’a-t-on dit, de tenir en respect la population qui a envie d’exprimer, de temps à autre, sa désapprobation et demander qu’on arrête de polluer, massivement et à toute heure, l’air qu’elle respire. Des échauffourées avec des femmes ont été rapportées sur les médias sociaux.

Sincèrement, je pense qu’il y a moyen de résorber cette tension persistante et ostensible. Les habitants de la zone sont traditionnellement éduqués, paisibles et soucieux de l’intérêt général. Si on leur explique, objectivement et sans ambages, l’importance stratégique de ce dépotoir pour le pays et sa sécurité, de même que la nécessité d’y mettre le feu, pour le bien de la collectivité nationale, ils seront sûrement compréhensifs.

Soit, ils consentiront les sacrifices nécessaires aux dépens de leur santé respiratoire en restant chez eux, soit ils sacrifieront leurs habitations et leur village pour aller respirer ailleurs. Encore faut-il leur livrer le secret de ces ordures pas comme les autres.

Mohamed Salem Elouma Memah
Entre-citoyens

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