La Société Mauritanienne de la Biodiversité et des Ecosystèmes Marins et Littoraux remercie vivement la Direction de l’Evaluation et du Contrôle Environnemental/MEDD pour son invitation à prendre part, ce mardi 16 courant, à la « Conférence de la Plateforme des Acteurs du Littoral et de la Mer (PALM)» sur le thème « Gestion de la Biodiversité Marine et Côtière : Bilan et Perspective ».
En attendant la sortie des résultats de cette réunion (rapport, acte, etc.), je me permets de partager, avec le public, les quelques constats ayant un rapport avec la communication planification spatiale maritime et l’étude de capitalisation des expériences des OSCs impliqués l’exploitation et la conservation des territoires et des ressources côtières et marines.
Sur le plan de la recherche scientifique, on semble reconnaitre, outre mesure, les contributions du Projet BGP et des sociétés d’exploration pétrolière et gazière en ce qui concerne les connaissances sur la biodiversité marine et côtière en Mauritanie. L’argent et la technologie de pointe ont, certes, eu leur effets ou permis une valeur ajoutée incontestable dans le traitement de gisements de données historiques réalisées soit par des institutions mauritaniennes, soit avec l’appui d’autres acteurs scientifiques dans le cadre de la collaboration bi et multilatérale.
Le cadre institutionnel et réglementaire en place, continue d’être source de conflits de compétences entre les principales parties publiques impliquées dans la gestion de l’environnement (établissement de normes et exécution de tâches pratiques) et un frein pour l’exécution de plusieurs projets quand ils relèvent de secteurs différents. Les insuffisances observées dans le domaine de la coordination et de la concertation malgré l’existence d’organes créés à cet effets, font partie d’autres obstacles institutionnels diagnostiqués dans le cadre du processus d’élaboration du Plan National d’Adaptation au changement climatique (PNA). C’était là l’occasion, pour l’assistance, de regretter le retard pris pour instituer officiellement la plateforme des acteurs du littoral et de la mer qui réunit aujourd’hui ce nombre important de participants.
Au niveau du renforcement des capacités, la satisfaction des résultats est au comble, notamment chez les OSCs représentés à la réunion. Malgré cela, personne ne peut affirmer que les parties prenantes dans la gestion environnementale (Administrations, secteur privé et société civile) disposent aujourd’hui d’un noyau du suffisant en nombre et qualité dans le domaine du thème fédérateur de biodiversité marine et côtière ;
Considérer le « littoral mauritanien comme une seule entité», est une vision qui tarde à se concrétiser malgré l’usage générique de vocables tels que ‘’systémique’’, ‘’intégré’’, ‘’ inclusif’’, etc. En conséquence, la planification spatiale maritime restera tributaire d’une planification et une conception de politiques et stratégies qui mettent en jeu l’aménagement du territoire et concilie l’ensemble des usages au niveau de l’espace compris entre 20-50 km au-delà de la limite du littoral vers le contint et le dernier point, vers le large, de la ZEEM ;
Les projets financés dans le cadre de l’environnement devront, désormais, servir le développent du pays et aider celui-ci à satisfaire ses engagements en vertu surtout de la Convention de la Diversité Biologique (CDB) et de la Convention-Cadre des Nations Unies pour le Changement Climatique (CCNUCC). En d’autres termes, il n’est plus tolérer pour la Mauritanie d’ignorer ou de prendre à la légère :
– la question du changement climatique (adaptation du CC et gestion des risques de catastrophe) ;
– la nécessité de création d’une institution spécialisée, capable de fournir les données et connaissances scientifiques et techniques dont les acteurs en ont besoin pour accomplir leurs missions respectives ;
– le besoin de créer une synergie entre les institutions nationales de recherche scientifiques et de promouvoir une culture environnementale en renforçant l’éducation environnementale et encourageant des filières au niveau de l’enseignement moyen et supérieur.
Enfin, j’ai remarqué combien les anciens partenaires étaient contents de la coopération allemande et combien ont-ils pleuré le retrait ou départ de la GIZ et exprimé leur étonnement face à une décision comparable à celle de changer un cheval qui gagne.
Quant à moi, le gouvernement en gestation en Allemagne autour d’un noyau d’écologistes, pourra bel et bien constituer un espoir quant à un regain d’intérêt pour l’environnement et ses acteurs, en général et la Société de la Biodiversité et des Ecosystèmes Marins et Littoraux, en particulier.
Dr Sidi El Moctar Taleb Hamme
Président de l’association dénommée « Société Mauritanienne de la Biodiversité et des Ecosystèmes Marins et Littoraux ».