Après la fin de la concertation politique en cours, qui ne semble d’ailleurs pas susciter une ferveur populaire
exceptionnelle, il sera peut-être temps de s’attaquer aux véritables problèmes nationaux qui sont
essentiellement d’ordre économique et de sécurisation des populations à la recherche d’un bien-être minimal.
En effet, d’importants programmes et des réformes économiques pertinentes se succèdent concomitamment
avec la mobilisation des financements requis, mais le constat général est que le niveau de leur réalisation
indique que la plupart de ceux qui en sont chargés ont, soit d’autres préoccupations en tête, soit tout
simplement dans l’incapacité de les mener à terme.
Dans les deux cas, le résultat est le même : une économie stagnante dans un environnement politico-financier
exceptionnellement favorable.
Dans un tel cas de figure, on ne peut avancer, comme c’est souvent le cas, des arguments d’ordre culturel pour
la simple raison que la prégnance culturelle était bien plus forte à l’époque où la première génération était aux
affaires avec les résultats qu’on connaît.
Il est pourtant établi, et c’est une Lapalissade qu’il faut répéter jour et nuit week-end compris, que c’est par le
développement sain et régulier de l’activité économique que se ‘dissolvent’ mécaniquement les problèmes de la
Nation et que se renforce le socle de la cohésion sociale et de l’unité nationale.
Une situation à laquelle ne peut aspirer notre pays tant que les écarts entre la programmation économique et sa
réalisation resteront aussi importants.
C’est ce qui fait qu’il n’est pas acceptable que les dirigeants de nos équipes économiques ne soient pas
comptables des succès et échecs des politiques mises en œuvre. Il n’est pas non plus acceptable que des
sociétés d’Etat, au lieu de créer des richesses, se transforment, au fil des années, en budgétivores insatiables. Il
n’est pas normal que des projets d’une importance socio-économique extrême et dont les financements sont
disponibles et les cadres réglementaires et institutionnels en place ne connaissent aucun progrès dans leur
réalisation.
Peut-être n’avons nous pas suivi la première génération qui avait compris que seul le recours aux compétences
confirmées répondait aux défis du moment et avait eu massivement recours à l’expertise étrangère sans
complexe. Une expertise étrangère dont aucun pays, quelque soit son niveau de développement, ne peut
d’ailleurs se passer.
Aujourd’hui, nous avons besoin d’un recours massif aux compétences et ce dans tous les domaines et à tous
les niveaux. Il nous faut nous départir de tout nationalisme étroit et comprendre que le patriotisme, c’est
chercher le meilleur pour son pays.
Dans cette optique, les compétences nationales qui ne sont plus dans une logique de déroulement de carrières
et des cadres moyens et supérieurs étrangers constituent des réservoirs pour combler ces déficits dont la
persistance se décline en termes de régression sociale.
Ce sont des hommes et des femmes travaillant dans un cadre exclusivement professionnel qu’il nous faut et
qu’il faut protéger de la sphère politique.
MELAININE OULD KHALED