Les putschistes du Niger avertissent la Cedeao d’une intervention militaire. Lors d’une session extraordinaire de la confédération des États d’Afrique de l’Ouest, la Cédéao, convoquée dimanche dans la capitale nigériane Abuja, les nouveaux dirigeants militaires du Niger ont été appelés à revenir sur leur coup d’Etat dans une semaine, sinon ils devraient s’attendre à une invasion des troupes de la Cédéao.
Des sanctions financières ont également été imposées au pays. L’Union africaine (UA) a donné aux putschistes deux semaines pour réviser leur prétention au pouvoir. Et le gouvernement américain voit également « de la place pour la diplomatie », comme l’a déclaré le porte-parole de la sécurité de la Maison Blanche, John Kirby. La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, parle avec insistance de « tentative de coup d’Etat » et assure que Paris ne reconnaîtra jamais le général Abdourahmane Tchiani, le chef de la Garde présidentielle, qui s’est autoproclamé chef de l’Etat. Jusqu’à présent, aucun pays au monde n’a reconnu la junte nigérienne comme gouvernement.
Pendant ce temps, les putschistes nigériens ont mis en garde la CEDEAO contre une intervention militaire. Une telle intervention entraînerait « le chaos et un massacre parmi le peuple nigérien », a déclaré Tchiani dans un discours télévisé.
Des milliers de personnes manifestent devant l’ambassade de France dimanche 30 juillet à Niamey, certains d’entre eux insistant pour y entrer, selon des journalistes présents sur place, en marge d’un rassemblement de soutien aux militaires putschistes.
Emmanuel Macron «ne tolèrera aucune attaque contre la France et ses intérêts» au Niger, a fait savoir dimanche l’Elysée. «Quiconque s’attaquerait aux ressortissants, à l’armée, aux diplomates et aux emprises françaises verrait la France répliquer de manière immédiate et intraitable. Le Président de la République ne tolérera aucune attaque contre la France et ses intérêts», a indiqué l’Elysée.