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Le Mali a annoncé le 4 septembre 2025 avoir déposé auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) une requête contre l’Algérie qu’elle accuse d’avoir abattu début avril 2025 un drone de son armée en territoire malien.
L’Algérie a rejeté ces accusations et selon le ministère algérien de la Défense, les données radar recueillies « établissent clairement la violation de l’espace aérien de l’Algérie » par un drone de reconnaissance venu du Mali.
Cette action s’inscrit dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre les deux pays, alimentées par un incident spécifique et des différends stratégiques plus larges.
Le drone  de reconnaissance malien (un modèle turc Akinci, immatriculé TZ-98D) avait été abattu dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025 près de la localité frontalière de Tinzaouaten (région de Kidal au Mali) / Tin Zaouatine (côté algérien).
 Le Mali avait affirmé que le drone évoluait dans son espace aérien et que sa destruction est un « acte d’agression » délibéré destiné à entraver ses opérations militaires contre les groupes armés terroristes.De son côté l’Algérie soutient que le drone avait violé son espace aérien et a fourni des données radar pour étayer ses affirmations. Elle considère son action comme de la légitime défense.
Les relations diplomatiques entre l’Algérie et le Mali sont pour le moins en cascades.
En janvier 2024, le Mali a unilatéralement dénoncé l’accord de paix de 2015, parrainé par l’Algérie, qui visait à stabiliser le nord du Mali en intégrant les groupes rebelles touaregs. Le gouvernement malien actuel accuse l’Algérie d’interférence et de soutien à ces groupes.
Depuis les coups d’État de 2020 et 2021, la junte malienne s’est éloignée de la France et de ses partenaires traditionnels pour se rapprocher de la Russie (via le groupe Africa Corps et Wagner), une orientation que l’Algérie, puissance régionale traditionnelle, voit d’un mauvais œil.
Suite à l’incident du drone, le Mali, le Burkina Faso et le Niger (l’Alliance des États du Sahel – AES) ont rappelé leurs ambassadeurs en Algérie. En réponse, l’Algérie a fermé son espace aérien aux avions allant ou venant du Mali et du Niger et a rappelé ses ambassadeurs de ces deux pays.
Cet incident s’inscrit aussi dans une crise de sécurité régionale plus large dans le Sahel, où les groupes jihadistes (liés à Al-Qaïda et à l’EI) restent très actifs.
Il menace la coopération sécuritaire existante, comme le retrait du Mali et du Niger du Comité d’État-Major Opérationnel Conjoint (CEMOC), une structure de coordination militaire qui incluait l’Algérie et la Mauritanie.
L’Union africaine (UA) serait appelée à jouer un rôle de médiateur pour empêcher une nouvelle escalade, d’autant plus que la CEDEAO voit son influence diminuer dans la région après le retrait des pays de l’AES.
Une confrontation militaire directe est jugée peu probable, compte tenu de la puissance militaire supérieure de l’Algérie et la procédure devant la CIJ sera probablement longue.
C’est pourquoi,la résolution de ce différend passe sans doute par une médiation internationale  par l’UA, pourquoi pas et une volonté de dialogue pour apaiser les tensions autour de la frontière commune, zone de trafic et d’activités terroristes.
Même, si la plainte du Mali contre l’Algérie à la CIJ est l’aboutissement d’une série de tensions diplomatiques et stratégiques, cristallisées par l’incident du drone,elle reflète un réalignement géopolitique profond au Sahel, où les juntes militaires cherchent de nouveaux partenaires  et remettent en cause l’influence traditionnelle de puissances régionales comme l’Algérie. La situation nécessite une attention urgente pour éviter une nouvelle déstabilisation d’une région déjà très fragile.
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