discours respectable, intellectuel et hautement représentatif du pays, que celui de la première dame docteur Mariem Mint Dah, épouse du chef de l’état.
Peut-être que si je n’avais perçu un ton de franchise et une ombre de conviction nationale, je n’aurais pas écrit ces mots.
Un ami arabe à mes coté a murmuré « mashallah ». C’était un souffle d’espoir qui commençait à se perdre avec la succession interminable du long chapelet des incompétences et des déceptions.
Je me permets donc, fort des postulats de chez-nous de m’insurger en grand frère à qui certains écarts, certains attributs et certaines prérogatives sont accordées par notre très, très particulière société.
Je dis donc à ma petite sœur par l’âge et grande sœur par le dominateur de la position étatique :
-Vous avez, pour la première fois, tenu un discours qui sur le plan forme, clarté, éloquence, enchainement des idées, représentativité de l’intellectuel national et responsable du pays, nous a permis de garder la tête haute devant les autres.
Ceci m’encourage à vous conseiller ce qui suit (toujours en grand frère).
-les problèmes intérieurs ne se limitent pas à un mariage précoce ou une violence faite à une femme. Ces deux crimes ne sont en fait que de petits fruits de menus fretins d’un vaste jardin bigarré de douleurs et de marginalisations nationales, qui ont besoin de citoyennes comme vous pour retrouver confiance en leurs jambes, sentir leurs muscles, recouvrer leur santé respirer l’air national depuis bien longtemps pollué dangereusement par les propres mains de ses propres fils.
Je ne veux point vous attrister. Et si j’ai parlé de citoyennes et non de citoyens, c’est que votre discours a réveillé en nous l’espoir que si nos hommes se sont rués sur la chair du pays pour le dévorer, peut-être que le rôle de nos filles pointe à l’horizon avec l’apparition de femmes comme vous, qui regardent plus loin que le coffre de la banque, ou le tintamarre indécent de cérémonies avilies par la misère qui les entoure.
Votre époux, avec tout le respect que je lui porte est un général, qui complète la procession de plusieurs autres, avant lui. J’espère qu’il sera différent.
Vous êtes une première dame qui devez penser à ce que dira et pensera ce peuple de vous dans dix ou quinze ans.
Je vous suggère de transcender la routine selon les moyens en votre possession.
1-Entourez-vous d’un comité de femmes où vos adjointes seront une femme peule, une femme harratin, une femme soninké et une Wolof.
2-Choisissez des villages pilotes dans lesquels vous implanterez de petits sous-comités pas plus de quatre ou cinq femmes.
Ces sous-groupes, qui ne couteront que le un millième des charges de « Taazour, de Taqaddoum ou de la kirielle de groupes de droit de l’homme qui en voulant faire vivre le peuple, ont vécu sur la chair des populations ». Vous pouvez les allier si vous y voyez un intérêt ou quelques cadres compétents et dévoués à la nation.
Ce sous-groupe sera l’exécutant de petits projets de développement, d’enseignement de sensibilisation (contre le mariage précoce par exemple) de surveillance de la température d’une cohésion nationale qui fait face en ces jours surtout à des attaques répétées qui ne cachent plus la velléité traitresse de briser ce peuple… et bien d’autres activités selon un programmes qui vise avant la « re-soudure » de ce qui a été déchiré de ce qui se déchire de ce qui en réalité est la base et la cause de la faiblesse de ce pays.
Peut-être vous sera-t-il permis par Le Seigneur des mondes, de montrer le vrai visage d’une « Zawiya », dont le vrai but dans ce monde est de propager le savoir et charrier, de façon désintéressée, le bien entre ceux qui l’entourent. L’histoire vous le retiendra croyez-moi.
-Prenez comme but de former chaque année, dans chaque village ou Adabaye une dizaine d’enfants (filles et garcons), y compris en mécanique, en menuiserie, en hôtellerie, en couture, en teinturerie. Vous aurez rapidement une banque de formateurs, qui pourront à leur tour former leurs petits frères et leurs fils.
Renforcer le rôle de l’école publique.
Installer de petites cantines qui ne demanderont que quelques kilos de farine, quelques litres d’huile, quelques sacs de sucre pour assurer un petit déjeuner frugal pour ceux qui sont complètement démunis.
Faites qu’aucun enfant ou vieillard n’oublie le goût de la nourriture au milieu des gaspillages. (Ceci attire la colère de Dieu)
Donnez la priorité aux veuves de 1989, aux Adwabas.
-Laissez le problème de l’autisme et du syndrome des downs aux médecins. C’est leur travail. Allez sur les terrains… soyez sur le terrain. Votre santé n’en sera que meilleure. Montrez aux femmes mauritaniennes de toutes les couleurs que la Mauritanie aime la Mauritanie, que la Mauritanie n’a d’autres choix que d’aimer la Mauritanie.
Si vous avez le mal de la profession, offrez des consultations dentaires gratuites aux enfants et aux pauvres, qui n’ont jamais foulé le sol d’un cabinet de dentiste. Vous grandirez… vous grandirez, la Mauritanie ne l’oubliera jamais, même quand vous ne serez plus à la présidence (et vous n’y serez pas éternellement), vous résiderez dans les cœurs et les prières de ceux, dont vous ne pouvez réellement deviner les souffrances.
Savez-vous que pire que la violence faite aux femmes, pire que l’excision, pire que le mariage précoce, beaucoup de vos sœurs, meurent en accouchement, sur le territoire national, à l’ombre du désespoir, sous une tente déchiquetée par les alizés en essayant de mettre au monde un enfant qui ne verra jamais le jour ?
Une présidente n’est pas seulement, n’est pas sans doute un sac Galeries Lafayette ou une montre Anne Klein ou Akribos. Voyez Michelle Obama, son nom est sacralisé dans les pages de l’histoire. Voyez la longue liste de femmes que la bouche insatiable du temps a avalées sans laisser un simple « wakhyert ».
Je sais que votre éducation vous protègera.
Vous avez parlé de Mauritanie arabo-africaine, abondez en ce sens, par respect de la balance de la justice. C’est dans notre différence que résident les perles cachées d’un peuple qui n’a pas grand-chose à envier aux diversités du monde.
Il me semble, madame la présidente que quelque part à côté du fil de vos jours, quelque voix vous dit « Voici venu le jour où vous pouvez, si vous le voulez, si vous en avez le courage ; laisser pour les générations de ce pays des gestes qui lavent les gens de savoir d’un poids de doutes et d’appétits tenaces qui les ont souillés à travers les âges. Vous foulez un chemin qui a été suivi chez nous par une multitude, qui n’a laissé que des amas de médiocrités que notre peuple ne mérite pas.
Si par votre discours, vous nous avez donné l’espoir que quelque part, quelqu’un de chez nous est capable de parler de réfléchir et d’aligner ses idées sur un plateau international, vous avez par la même crée un espoir, qui nous l’espérons ne mourra pas.
Pas à pas avec l’histoire nous suivrons ce que notre fille a laissé à tous ceux qui viendront… à nos futures générations… à nos femmes démunies… à nos enfants laissés à l’éducation de la rue … à la perdition de la drogue de la turpitude et aux griffes des commerçants des malheurs.
Nous savons que votre volonté est forte, que votre amour de la patrie arrivera inchallah.
Comme mon ami Koweitien hier, je dis « Mashallah ».
Salutations et félicitations et n’oubliez jamais que :
قال رسول الله صلى الله عليه وسلم:
« حرم على النار كل هين لين سهل قريب من الناس »