La Mauritanie est un pays à très fort potentiel humain et naturel que tous les gouvernements successifs négligent malheureusement : ses ressources minières et halieutiques, sa diversité environnementale exceptionnelle et la beauté de ses paysages qui sont autant d’atouts pour l’industrie touristique ; ses terres fertiles et son climat favorable à l’agriculture, ne sont que quelques ingrédients d’une possible croissance.
Malgré ces avantages comparatifs, les indicateurs socio-économiques concernant notre pays sont en déclin, et cela depuis plusieurs décennies.
La crise qui perdure depuis 2009 n’a fait qu’aggraver une pauvreté déjà profonde avant cette date : aujourd’hui 90% de la population vit avec moins de 2$ par jour. Ces dix dernières années sont des années de développement socio-économique perdues, qui auraient pu contribuer à améliorer les conditions de vies des millions de personnes qui vivent dans la précarité absolue et qui souffrent en silence . Au lieu de cela, le pays a sombré peu à peu dans un état de fragilité croissante, qui le maintient dans une spirale de pauvreté et d’instabilité politique dont il peinera à se défaire si ça continue comme on le voit aujourd’hui.
Derrière les indicateurs macroéconomiques, ce sont des vies d’êtres humains qui sont atteintes. Des entreprises qui ferment, des hommes et des femmes qui perdent leur travail, des familles qui ne mangent plus à leur faim, des enfants qui ne peuvent plus aller à l’école, des bébés qui accusent un retard de croissance aux effets irréversibles tout ça on en parle pas, on n’est plus focalisé sur un ancien président qui a mis à genou la patrie alors que des millions de personnes sont plongés dans une pauvreté qui présente le risque de la transmettre en héritage à leurs propres enfants.
Au-delà des discussions sur la conjoncture politique et l’impasse de la crise actuelle, il s’agit aujourd’hui d’engager un dialogue sur l’avenir que les mauritaniens souhaitent offrir à leurs enfants et pour construire leur nation. la Banque mondiale souhaite encourager tous les acteurs de la vie économique et politique à participer au dialogue sur le développement. Cette contribution présente un constat , non exhaustif, des enjeux, défis et données importantes pour comprendre quelques secteurs clés, avec pour objectif de contribuer aux réflexions et d’enrichir le dialogue public sur le présent et l’avenir du pays.
Bien que ces dernières années ne soient pas vraiment porteuses d’espoir, c’est aujourd’hui que toutes les parties prenantes au développement doivent se mobiliser pour préparer l’après crise que nous traversons et réfléchir à un projet de société à la hauteur du potentiel du pays. Les affaires publiques sont l’affaire de tous, et c’est en construisant avec un consensus autour de la voie à suivre qu’il sera possible d’avancer. J’espère voir la Mauritanie emprunter le chemin du développement, et formuler des solutions innovantes et pérennes..