Après avoir écouté attentivement le discours du président Ghazouany à Rosso, le passage relatif à l’usage d’internet et le ton utilisé par certains internautes et blogueurs pour le relayer ont attiré mon attention.
Le président a clairement mis en garde les fauteurs de trouble qui usent de la toile pour propager les rumeurs et les mensonges et a utilisé une expression inédite : « Quils sachent quils jouent avec le feu. » Cette mise en garde, qui tranche avec la réserve et la hauteur que le président a voulu jusqu’à présent adopter par rapport aux différents dossiers brûlants de l’heure, prouve si besoin est l’ampleur du problème et son impact sur l’approche de gouvernance actuelle. En effet les internautes, blogueurs et autres usagers de la toile, après le retrait total ou partiel de la scène politique des partis d’opposition traditionnels, sont devenus par la force des choses le seul et réel contrepouvoir occupant le boulevard laissé béant par ces partis. La période de grâce dont devait profiter le pouvoir et pour laquelle il avait inventé le fameux consensus politique national, a donc été perturbée par ce phénomène incisif et mordant d’un virtuel insaisissable, flou et à large spectre. L’agacement des pouvoirs publics a été exacerbé par l’utilisation très ciblée de cet espace virtuel par l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz et sans doute par certains de ses partisans qui ont pris position de manière stratégique sur la toile…..Si on y ajoute tous les jeteurs de cailloux dans la marre, libres et indépendants d’esprit, dont le seul mobile, est de pousser des cris du cœur, dans l’objectivité et le souci de dire non à toute forme d’oppression et d’injustice….On comprendra alors….que la toile est devenue source de soucis pour les pouvoirs publics. Mais jusques là…Nous sommes dans le domaine de l’expression politique et j’ose espérer que la réaction du président s’adresse davantage à tous ceux qui par une velléité et un dessein sournois veulent ternir l’image du régime par l’amplification et l’exagération de l’insécurité qui s’est installée ces derniers temps dans les grandes villes. Il est vrai que dans ce cas, l’acte devient irrationnel et inacceptable et mérite vigilance et fermeté de la part des autorités mais aussi de tous les citoyens. Néanmoins, ces autorités, quels que soient les textes législatifs, qui seront élaborés et adoptés doivent se faire à l’évidence que les risques sont très grands que certains adeptes des politiques musclées, au sein du pouvoir, tordent le coup à certaines libertés dont la liberté d’expression…..qui ont donné à la Mauritanie ses titres de noblesse à travers le monde durant la décennie passée….Il serait injuste que l’oeuvre ghazouanienne visant à conduire la Mauritanie vers le changement, même lent mais sûr, soit soufflée par des mesures coercitives injustifiées dans un domaine si sensible, celui des libertés. Dans ce contexte, je suis rassuré par l’autre partie du discours de Ghazouany qui a martelé qu’il garantit l’intouchabilité de ces libertés. Nos arsenaux juridiques existants sont assez fournis et adéquats pour traiter la diffamation, les préjudices portés aux tiers et à l’Etat….Il y’a lieu de savoir que le problème se trouve moins chez les internautes que dans la capacité des pouvoirs publics à quadriller les villes et à assurer l’inviolabilité du cadre de vie du citoyen. Si les actes de banditisme et de criminalité diminuent, leur évocation sur la toile et dans la presse diminuera.
Je voudrais également attirer l’attention de Monsieur le Président de la République sur le fait que mettre en garde tous les fauteurs de trouble sur Internet s’il s’agit d’actes prémédités contre la sécurité et la stabilité du pays doit être soutenu et accompagné mais ce n’est point plus crucial que de sévir avec la detniet énergie contre les gabegistes, les trafiquants de drogue, de médicaments et de denrées alimentaires périmées.
Imam Cheikh. De ma page fb.