A cause du coronavirus, on n’a rien à faire. Mais aussi, grâce à lui, comme on a rien à faire, on peut joindre l’oisiveté au palabre. Alors l’opposition a eu l’idée géniale d’un dialogue.
Le pouvoir pense que ce mot ne convient guère: dialogue suppose qu’il y a un débat autour de quelque chose, or il n y à rien sur lequel on doit discuter, il vaut mieux parler de concertation. Cela fait plus correct entre gens civilisés.
Tout cela, dans une langue que pouvoir et opposition considèrent comme étrangère. Que dis-je? Langue du colon ou même celle des « koufars », incompatible avec les us d’une république islamique. Bon d’accord pour tout le monde: concertation. Comme de toutes les façons ce qui va se dire dans le dialogue et le même que la concertation, il n y à pas de problème, on est tous d’accord. Il reste à savoir comment se concerter?
Les uns vont parler dans un dialecte très proche d’une langue mais qui n’est pas reconnu, à d’autres qui ne comprendront rien de ce qui sera dit mais qui l’approuveront.
Les autres s’exprimeront dans une langue que tout le monde rejette y compris ceux à qui ils parlent, qui n’écouteront pas, se contentant de jouer avec leurs smart phones, et qui, n’ayant rien pigé, applaudiront non pas les discours, mais leurs fins. Après, on rédigera un document dans les deux langues qu’aucun ne maîtrise pour le mettre dans des tiroirs avant de servir à engraisser les chèvres des ministres.
Tout le monde sera content d’avoir participé à un événement qui aura servi de passe-temps, mais surtout, qui aura permis d’engloutir des sommes prélevées sur l’enveloppe des prêts que les futures générations auront en charge. Pourvu seulement qu’à la fin, les scientifiques d’ailleurs auront trouvé une solution pour éradiquer le coronvirus, ce qui nous aura permis d’oublier ce « dialogue-concertation » de sourds, jusqu’à la prochaine trouvaille.