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selon une étude publiée mardi 24 mai par le Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme (Caert),l’effondrement du groupe terroriste “Etat Islamique en Irak et au Levant” (EIIL) a provoqué un afflux massif de terroristes étrangers aguerris vers le Sahel. Cette étude affirme que plus de 5000 terroristes étrangers ont rejoint les groupes terroristes actifs au Sahel et alimenté une recrudescence des violences dans la région.

Intitulée « Les combattants terroristes étrangers dans la région Sahel : recommandations pour endiguer une menace durable », cette étude a été publiée à la veille du qommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique qui s’est tenue du 25 au 28 mai à Malabo, en Guinée équatoriale.

Le Caert qui est une institution de la Commission de l’Union africaine, précise que “l’afflux des terroristes étrangers dans la région sahélo-saharienne représente une menace durable, avec des impacts à long terme et quasi permanents, d’un point de vue sécuritaire et socio-économique. D’autant plus que ce phénomène a renforcé la capacité opérationnelle des groupes terroristes locaux, affecté les activités économiques, sapé la confiance des investisseurs, et impacté négativement le bien-être psycho-social des populations”.

L’étude se base sur une enquête de terrain au Mali, au Niger et en Tunisie. Elle souligne que les terroristes étrangers ont apporté au Sahel «leur expérience de combat, une expertise dans la fabrication de tous les types d’engins explosifs et une capacité à redonner vie à des cellules terroristes dormantes ». Cet état de fait a multiplié les capacités des terroristes locaux. Parmi les facteurs qui motivent l’afflux des terroristes étrangers vers le Sahel, les experts du Caert citent le vide sécuritaire, un contexte politique propice et la présence de groupes terroristes liés à l’Etat islamique et à Al-Qaïda dans la région. Les autres facteurs sont les frontières poreuses, les no-man’s-land , la corruption, l’absence de l’Etat de droit et les perceptions omniprésentes d’injustice dans la région. « Des liens sociaux et ethniques forts entre pays de la région et la porosité des frontières facilitent les déplacements des terroristes d’un pays à l’autre. Les terroristes affiliés à l’Etat islamique au Grand Sahara (Eigs) et à Jama’atNusrat Al Islam WalMuslimin (JNIM), branche d’Al-Qaïda, peuvent par exemple se déplacer aisément dans tous les Etats de la région sahélo-saharienne», alerte l’étude.

Le CARET estime que l’afflux des combattants étrangers au Sahel persiste et prend de l’ampleur, malgré les efforts déployés par les Etats de la région et leurs partenaires internationaux. Ce qui nécessite la mise en œuvre d’une nouvelle approche pour l’éradiquer.

Dans ce cadre, l’étude recommande de renforcer la collaboration et la coopération inter-agences et intergouvernementales dans la lutte contre l’afflux des terroristes étrangers, la création de nouvelles agences nationales et supranationales pour améliorer le renseignement et le partage d’informations sur les activités de ces terroristes et l’établissement des contacts avec les agences de renseignement en Irak et en Syrie, afin d’obtenir l’accès à l’identité des combattants susceptibles de rejoindre les rangs des groupes terroristes locaux.

Outre cette approche sécuritaire, l’étude recommande aux pays du Sahel et d’Afrique du Nord, dont la Tunisie, la Libye et l’Algérie, d’élaborer et de mettre en œuvre des programmes de réintégration et de réhabilitation des combattants terroristes revenant des zones de conflit au Proche-Orient.

Elle appelle par ailleurs ces pays à renforcer l’Etat de droit, les libertés individuelles et collectives et à lutter efficacement contre la corruption, les inégalités sociales et le chômage.

Enfin, les Etats devraient encourager les échanges entre les communautés frontalières et les aider à lancer des projets économiques, y compris les micro-entreprises, les petites industries et la production artisanale, pour améliorer le niveau de vie des populations.

Sur un autre plan,selon le Centre africain d’étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT), entre 2012 et 2020, les attaques terroristes sur le continent ont été multipliées par quatre, alors qu’il y a eu 508 frappes terroristes sur le continent en 2012 qui ont fait 2 563 victimes. Le nombre d’attaques est passé à 2 034 en 2020, entraînant 8 631 décès, ce qui représente des hausses respectives de 400 % et 237 % des attaques et des décès. Les femmes, les enfants et les jeunes subissent souvent les conséquences des attaques terroristes, en tant que victimes et parfois en tant qu’auteurs.

 

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