Depuis ce samedi 15 avril au matin, la capitale soudanaise Khartoum est le théâtre d’affrontements entre l’armée régulière du général al-Burhan et les paramilitaires des forces de soutien rapide (RSF) du général Mohammed Hamdan Dagalo, dit « Hemeti ». « Deux civils ont été tués à l’aéroport de Khartoum et un civil a été tué à El-Obeid, capitale de l’Etat du Kordofan Nord », a annoncé sur Twitter le syndicat officiel des médecins, précisant que neuf autres ont été blessés et un officier tué à Omdourman, banlieue de Khartoum.
La guerre est déclarée entre les deux armées du Soudan.Les combats se poursuivent à travers la capitale, notamment autour des bâtiments de la télévision publique. Les paramilitaires des Forces de soutien rapide ont revendiqué le contrôle de l’aéroport de Khartoum et le Palais présidentiel.
Quelques minutes plus tard, l’armée régulière a envoyé ses avions de combat mener des frappes aériennes, revendiquant avoir détruit des bases et des positions tenues par les forces du général Hemeti.
Des combats ont également eu lieu au nord du pays, autour de la base militaire de Méroé et il y a des craintes que le conflit se répande au Darfour où l’armée et les RSF ont recruté en masse, ces derniers mois.
Au milieu de la confusion, le général al-Burhan est apparu sur une vidéo dans ce qui ressemble à une salle des opérations, à Khartoum, l’air serein devant des écrans de contrôle.
L’armée a qualifié les RSF de milice rebelle. De son côté, Hemeti, s’est exprimé au téléphone sur Al-Jazeera, le ton haletant, affirmant que c’est l’armée qui a déclenché les hostilités et qualifiant le général al-Burhan de « criminel qu’il faut trainer devant la justice ou bien tuer ».
L’heure n’est pas à la désescalade. L’avenir du pays, quatre ans après la chute d’Omar el-Bechir, est entre les mains de deux généraux, plongeant le Soudan dans l’inconnu.
L’émissaire de l’ONU au Soudan, Volker Perthes, a appelé militaires et paramilitaires à cesser « immédiatement » leurs combats à Khartoum. « M. Perthes a contacté les deux parties pour leur demander une cessation immédiate des hostilités pour la sécurité du peuple soudanais et épargner au pays plus de violence », indique un communiqué de la mission de l’ONU au Soudan.