par Webmaster | 2 09 25 | Actualitès, Tribunes
La Mauritanie traverse une phase critique où les fragilités du régime actuel s’entrecroisent avec les tensions internes, les bouleversements régionaux et les accusations extérieures croissantes. Si ces faiblesses ne sont pas corrigées rapidement, elles risquent de précipiter le pays dans une profonde instabilité. En dépit d’un discours officiel affichant des ambitions de réforme, le pouvoir peine à instaurer une véritable culture de transparence et de redevabilité : les nominations clientélistes, l’absence de sanction des abus et la faiblesse du contrôle parlementaire, d’une opposition crédible alimentent une méfiance généralisée qui affaiblit la crédibilité de l’État face à ses partenaires et réduit sa capacité à répondre aux critiques. Par ailleurs, la persistance de la pauvreté, l’insécurité urbaine grandissante, l’affluence continue des émigrés, le chômage massif des jeunes et l’injustice dans la répartition des ressources nourrissent un sentiment de marginalisation, tandis que le décalage entre les déclarations officielles et la réalité vécue par les citoyens mine la confiance envers les institutions et crée un terrain propice aux protestations ou à la radicalisation. Le régime n’a pas non plus su désamorcer les tensions ethniques et communautaires ni instaurer un dialogue politique inclusif, laissant les divisions internes se transformer en leviers d’instrumentalisation qui sapent la cohésion nationale et affaiblissent la résilience du pays face aux pressions extérieures. Dans le même temps, l’instabilité régionale au Sahel ; marquée par la progression des groupes armés, la fragilité des États voisins et l’effritement des alliances sécuritaires ; accroît la vulnérabilité du pays. L’absence d’une stratégie nationale proactive pour sécuriser les frontières, moderniser le renseignement et anticiper les menaces expose la Mauritanie à des infiltrations et à un risque croissant de perte de contrôle territorial. De plus, les campagnes médiatiques et les critiques internationales sur de supposées complaisances avec certains réseaux armés ou sur des atteintes aux droits humains ternissent l’image du pays, alors que les autorités répondent souvent par le silence ou le déni plutôt que par une diplomatie offensive et une communication transparente, ce qui renforce les soupçons et affaiblit la voix de la Mauritanie sur la scène internationale. Si ces défaillances persistent, leur cumul pourrait devenir explosif : la colère sociale et les fractures identitaires pourraient se rejoindre pour provoquer une crise politique majeure, tandis que les pressions extérieures pourraient isoler le pays ou justifier une ingérence diplomatique indirecte, et qu’un affaiblissement sécuritaire pourrait faire glisser la Mauritanie vers un scénario semblable à celui de certains voisins.
Face à ces menaces, un sursaut national s’impose : il faut adopter une gouvernance plus transparente, instaurer un dialogue politique sincère, renforcer une diplomatie active et mettre en place une stratégie sécuritaire robuste et intégrée. Seule une reconnaissance lucide des risques et une action courageuse permettront de préserver la stabilité du pays, de consolider son unité nationale et d’éviter un basculement vers l’inconnu dans une région sahélienne déjà en ébullition. Je reviendrai très bientôt avec plus de détails et des preuves précises qui suscitent une inquiétude grandissante et méritent d’être connus de tous.
Haroun Rabani
par Webmaster | 2 09 25 | Actualitès
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme des migrants, Gehad Madi, se rendra en Mauritanie du 2 au 12 septembre 2025.
Le Rapporteur spécial évaluera les lois, politiques et pratiques actuelles du pays, ainsi que leur impact sur les droits humains des migrants.
Il tiendra des réunions à Nouakchott, Nouadhibou et Sélibabi avec les autorités gouvernementales compétentes, le pouvoir judiciaire, l’institution nationale des droits humains, les agences des Nations Unies, les organisations régionales concernées, les organisations de la société civile, ainsi qu’avec des migrants. Il visitera également les centres de détention concernés ainsi que les centres d’accueil temporaires.
À l’issue de sa visite, Gehad Madi présentera ses conclusions et recommandations préliminaires lors d’une conférence de presse qui se tiendra le vendredi 12 septembre 2025 à 11h30 (heure de Nouakchott) à l’UNICEF.
Le Rapporteur spécial présentera son rapport au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en juin 2026.
par Webmaster | 29 08 25 | Actualitès
Le ministère de l’Intérieur, de la Promotion de la Décentralisation et du Développement local a affirmé, dans un communiqué publié vendredi 29 août 2025, que le dernier rapport de Human Rights Watch sur les mesures nationales prises au sujet des migrants en situation irrégulière manque d’objectivité et de crédibilité et contredit les faits concrets sur le terrain. Le ministère a également affirmé que la Mauritanie met en œuvre le cadre juridique et réglementaire relatif à la lutte contre la migration irrégulière, conformément à l’esprit des lois et accords internationaux relatifs aux droits de l’homme et à la protection des migrants.
Le ministère de l’Intérieur a confirmé qu’aucun réfugié ou migrant en situation irrégulière en Mauritanie n’a subi de torture ou de mauvais traitements.
Voici le texte du communiqué du ministère de l’Intérieur :
« Le Ministère de l’Intérieur, de la Promotion de Décentralisation et du Développement Local, en réponse au dernier rapport publié par l’organisation Human Rights Watch concernant les mesures nationales prises, exprime son profond regret quant aux allégations et affirmations inexactes contenues dans ce rapport, qui ne respectent pas les principes d’une investigation objective et transparente auxquels devrait se conformer, normalement une telle organisation.
Le ministère attire l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur le fait que la Mauritanie agit dans le cadre de la législation relative à la lutte contre la migration irrégulière, et conformément à l’esprit des lois et conventions internationales en matière des droits de l’homme et de la protection des migrants.
A cet effet les mesures suivantes ont été prises :
Ouverture de cinq centres d’accueil et d’hébergement temporaires pour migrants en situation irrégulière dans les wilayas de Nouakchott et à Nouadhibou:
– un centre à Arafat (Nouakchott-Sud)
– un centre à Dar Naim (Nouakchott-Nord)
– un centre à Sebkha (Nouakchott-Ouest)
– un centre à Nouadhibou
– un centre spécial pour les femmes à Nouakchott-Sud.
* Création de deux nouveaux centres destinés aux migrants arrivant par voie maritime : le premier à Nouadhibou et le second à Nouakchott ; ils seront réceptionnés et mis en service fin septembre 2025.
Ces centres sont supervisés en coordination avec des équipes de l’Agence nationale du registre de la population et des titres sécurisés, et de l’Office national de lutte contre la migration irrégulière et la traite des personnes, avec l’usage de nouvelles applications informatiques (Obour, Deyar), afin de vérifier les identités des étrangers et garantir qu’aucune personne en situation régulière ne soit renvoyée.
Ces centres ont été équipés des moyens nécessaires : eau potable, électricité, points de santé dotés de personnel médical et de médicaments, ambulances, équipements et moyens de subsistance, moyens de transport climatisés et autobus neufs, en plus des unités de sécurité pour l’escorte jusqu’aux points frontaliers.
Afin d’assurer une plus grande transparence, ces centres ont été ouverts aux visites de ministres des Affaires étrangères, d’ambassadeurs, de consuls, des chefs de communautés de pays frères ainsi qu’aux présidents de communautés étrangères qui ont souhaité s’enquérir de la situation à l’intérieur de ces centres. Ils ont tous exprimé leur grande satisfaction.
Par ailleurs des instances nationales, telles que la Commission Nationale des droits de l’homme, l’Observatoire National de la Femme et de la fille et la Commission Nationale de lutte contre la Torture, ont également effectué des visites et ont exprimé leur satisfaction quant au respect des droits de l’homme et la gestion conformément au droit, de toutes les étapes du processus.
Aucun des étrangers concernés n’a présenté de preuve établissant qu’il se trouvait en situation régulière ou qu’il ait été victime de torture, de harcèlement ou d’humiliation de la part des autorités mauritaniennes, ni qu’il ait été privé de ses biens au moment du départ. Des registres ont été ouverts dans chaque centre afin de s’assurer, par la signature de chaque personne, qu’elle a bénéficié de tous ses droits et qu’elle n’a subi aucune humiliation ni torture avant son départ vers son pays.
Dans le cadre des efforts nationaux et internationaux visant à lutter contre la migration irrégulière liée à la traite des êtres humains, les résultats obtenus jusqu’à présent sont les suivants : démantèlement de réseaux impliqués dans le trafic de migrants et la traite des êtres humains, et déferrement de leurs auteurs devant la justice ; mise en échec de centaines de tentatives de migration irrégulière et arrestation de dizaines de personnes ayant tenté de voyager avec de faux documents ou de fausses identités ; sauvetage de plusieurs milliers de migrants en situation irrégulière provenant de pays amis et voisins, qui étaient exposés à un danger de mort certain en raison des conditions de navigation à travers l’océan, ainsi qu’à cause des naufrages. En outre, il a été procédé à l’enterrement d’environ neuf cents corps humains rejetés par la mer.
Dans ce même contexte, il convient de souligner le rôle majeur joué par les Garde-côtes, qui ont, à chaque fois, apporté secours et hébergé les migrants en détresse, après la panne de leurs embarcations. Le dernier incident remonte à l’aube du 27/08/2025, au niveau de l’arrondissement de M’Heijrat, où plusieurs dizaines de migrants ont été secourus, tandis que des dizaines de corps ont été repêchés et pris en charge, et que les recherches se poursuivent encore aujourd’hui pour retrouver les autres victimes.
La Mauritanie est également le seul pays de la région à avoir ouvert des centres d’accueil pour réfugiés depuis l’année 1991 à Mberra, sur la frontière avec le Mali, qui accueillent aujourd’hui cent cinquante trois mille réfugiés Maliens, tenant compte des conditions humanitaires auxquelles est confrontée la région.
A noter que le nombre total des réfugiés dans toute la zone a atteint environ trois cent mille migrants.
La Mauritanie affirme que la lutte contre la migration irrégulière constitue un défi mondial commun qui requiert une coopération internationale fondée sur la justice et le respect mutuel de la souveraineté des États, et que les mesures prises s’inscrivent dans ce cadre, et visent particulièrement à protéger toutes les parties et à garantir une migration sûre et organisée, en parfaite cohérence avec les principes que prétend défendre l’organisation Human Rights Watch.
Il aurait été plus judicieux et plus équitable que toutes les organisations et instances concernées, et en particulier Human Rights Watch, reconnaissent les efforts entrepris par la Mauritanie, dont elles en ont une parfaite connaissance grâce aux nombreuses opportunités dont elles disposent, pour faire face aux vagues de migration irrégulière et de traite des êtres humains auxquelles le pays est confronté, dans un contexte marqué par la fermeture des voies traditionnelles en Afrique du Nord et en Méditerranée, et par le passage de flux migratoires de divers pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine à travers notre territoire en direction de l’inconnu.
La Mauritanie reste ouverte à toute partie officielle désireuse de constater les mesures légales mises en place dans le domaine de la gestion de la migration irrégulière, conformément à son système légal et éthique, comme c’est le cas dans le reste du monde.
Par ailleurs il y a lieu de rappeler la nécessaire prise en considération des réponses du Gouvernement, formulées le 16/7/2025, en réponse au courrier de l’organisation Human Right Watch du 1er juillet 2025.
En conclusion, la Mauritanie, réaffirme son engagement constant en faveur des droits de l’homme et de la coopération constructive avec ses partenaires, dans le respect mutuel, tout en rejetant toute allégation ou tout rapport dénué d’objectivité, de crédibilité et s’inscrivant en porte-à-faux par rapport aux données factuelles sur le terrain.
par Webmaster | 29 08 25 | Actualitès, Tribunes
Le Cercle des Idées dénonce avec la plus grande fermeté les accusations fallacieuses récemment propagées par une agence de presse étrangère prétendant que la Mauritanie servirait de base arrière pour l’approvisionnement en armes et logistique à des mouvements terroristes dans la région du Sahel. Ces allégations, totalement dénuées de fondement, visent à ternir l’image de notre pays qui n’a cessé de se battre pour la paix et la stabilité au Sahel.
La Mauritanie a toujours assumé ses responsabilités dans la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et toutes les menaces terroristes transnationales. Son action reconnue auprès de ses partenaires régionaux et internationaux atteste de sa détermination à protéger ses frontières, ses citoyens et à contribuer à la sécurité dans la sous-région.
Le Cercle des Idées regrette profondément le comportement de certains de nos concitoyens qui, lorsqu’il s’agit de défendre la souveraineté globale de la Mauritanie, choisissent l’indifférence, le silence et deviennent par leur inertie les pires ennemis de la patrie : ils offrent au monde l’image d’un front intérieur fragilisé au moment où la patrie attend l’unité de son peuple face à son ennemi.
Il est du devoir moral et patriotique de chacun de placer l’intérêt supérieur de la Nation au-dessus des ambitions personnelles ou des querelles partisanes. La sécurité, l’unité et l’honneur de notre pays ne sauraient être sacrifiés sur l’autel de calculs partisans et égoïstes.
En tout état de cause, le Cercle des Idées s’engage desormais à dénoncer publiquement avec la même vigueur non seulement les campagnes hostiles venues de l’extérieur, mais également les comportements coupables de nos acteurs politiques et de nos concitoyens dont l’indifférence ou l’opportunisme révèle une dangereuse antipathie pour leur propre patrie. Il est temps que chacun assume ses responsabilités et sache que défendre sa patrie n’est pas un choix, mais un devoir absolu de tout son peuple.
Nouakchott, le 29/08/2025
Le Bureau Exécutif du Cercle des Idées