La justice mauritanienne connaît depuis quelques années une crise de légitimité qui menace l’État de droit. Le plan national de développement pointe les carences dans son administration : infrastructures insuffisantes et vétustes, lenteurs et dysfonctionnements, surpopulation carcérale… En parallèle, les manquements en matière de formation des personnels pénitentiaires, des magistrats et des greffiers ont des conséquences sur l’ensemble du système. La faiblesse du budget est pour partie à l’origine de ces problèmes.
Dans le cadre de son programme sectoriel des prochaines années, mon conseil au ministère de la Justice et d’engager très rapidement des efforts pour améliorer la gestion du secteur, et surtout d’humaniser les conditions de vie des personnes et populations détenues et restaurer le lien de confiance entre les citoyens et la justice, tout en prévenant la corruption.
L’objectif de mon constat et d’éclairer sur l’organisation de secteur est de contribuer à l’amélioration du service public de la justice pour les citoyens mauritaniens que nous sommes, par le biais d’un renforcement institutionnel et opérationnel du ministère de la Justice. Cette contribution humble s’articule autour de trois composantes complémentaires : l’accès à la justice et l’efficacité des juridictions, l’administration pénitentiaire et la mise en œuvre de la politique du ministère.
Une attention particulière doit être portée aux compétences des magistrats et des greffiers à travers le développement de référentiels métiers, de dispositifs de formation continue et de plateformes de documentation. La construction et l’équipement de salles d’audience et de bureaux, la révision de certains textes et la diffusion de supports d’information contribueront à faciliter la législation pénale et l’accès aux institutions juridiques sans ça ne nous avancerons pas.
Je suggère aussi la professionnalisation des agents pénitentiaires (formations, contrôle des établissements…) et l’amélioration des conditions de vie des personnes détenues (dortoirs, douches correct, ateliers de formation aux métiers manuels favorisant la réinsertion des détenues permettront de renforcer la sécurité et l’humanisation des conditions dans les établissements carcéraux et d’en réduire la surpopulation.
Cette contribution si elle trouve échos le mieux serait qu’elle soit pilotée par le ministère de la Justice, appuyé par une assistance technique et des experts judiciaires et pénitentiaires mauritaniens ou à défaut de manque d’experts locaux voir partenariat avec des experts français. .
Cette contribution en outre vise un impact large, sur l’ensemble du système judiciaire de notre pays , notamment grâce au renforcement des capacités du ministère. En plus de rendre la chaîne plus efficace, la professionnalisation des acteurs et l’amélioration de l’accès à la justice permettent de consolider la confiance des justiciables envers les institutions juridiques.
Abdoul Aziz Deme membre du Mudem.
Le 11 juillet 2021
Bonjour cher Deme votre analyse des mots et tares de notre système judiciaire est légitime et pertinente,néanmoins je me permets de compléter ton inventaire par la formation des auxiliaires de cette justice, je veux dire les Officiers de Police judiciaire (O.P.J.) les Avocats, huissiers etc…les premiers constituent un maillon essentiel du procès pénale par leurs recherches interpellation, arrestation des délinquants et leur conduite devant le parquet avec des procès-verbaux cohérents corroborés par des preuves probantes et scellés à l’appui comme pièces à conviction pour permettre au ministère public de jouer pleinement son rôle d’avocat de la société et appuiera ses réquisitoires les juridictions de jugement compétentes.
Les avocats et les huissiers en avale les premiers pour jouer pleinement leurs rôle d’assistance conformément à l’éthique de cette noble profession, les seconds d’ailleurs conformément à l’éthique et la morale procédés à l’exécution des jugements ordonnés par nos juridictions compétentes dans l’intérêt des tiers.
Pour asseoir une bonne Administration de la justice il y’a lieux de revoir le mode de nomination des magistrats du Siège peut-être par un mandat dont la durée reste du domaine de l’appréciation du Président du conseil Supérieur de la magistrature pour aller vite et éviter ainsi le recours référendaire (voir ma page Facebook Publication intitulée Séparation des pouvoirs. Salutations fraternelles.