La différence d’approche entre le président Mohamed Ould Ghazouani et son prédécesseur, Mohamed Ould Abdel Aziz, peut effectivement déstabiliser certains citoyens mauritaniens habitués aux actions instantanées et parfois brutales de l’ancien President.
Mohamed Ould Abdel Aziz était connu pour son style de leadership autoritaire et son approche pragmatique axée sur le développement économique. Il a initié divers projets et réformes, notamment dans le domaine des infrastructures, de l’énergie et de la lutte contre le terrorisme. Son approche se caractérisait par une prise de décision rapide et des résultats visibles à court terme.
En revanche, Mohamed Ould Ghazouani a adopté une approche plus lente et prudente. Il est considéré comme un technocrate et un stratège politique. Sa priorité semble être de consolider la stabilité politique et de promouvoir la transparence. Il a mis l’accent sur la lutte contre la corruption, l’amélioration de la gouvernance et l’instauration de réformes structurelles à long terme.
Ce changement d’approche peut déstabiliser certains citoyens qui attendent des actions immédiates et des résultats concrets. Ils peuvent ressentir que le rythme du changement est plus lent et que les problèmes qu’ils rencontrent au quotidien ne sont pas résolus de manière aussi rapide.
Cependant, il convient de noter que chaque président a sa propre vision et ses priorités propres. La transition politique est un processus qui nécessite du temps et de la patience. Le président Ghazouani a fait preuve de volonté politique en introduisant des réformes nécessaires pour améliorer la gouvernance et la transparence. Il est important de donner à sa politique le temps de se développer et d’évaluer ses résultats à moyen et long terme.
En fin de compte, il revient aux citoyens mauritaniens de surveiller l’action du gouvernement, d’exprimer leurs préoccupations et d’œuvrer pour le développement du pays. Le changement d’approche politique peut être une occasion de s’engager dans des discussions constructives et de participer activement au processus démocratique mauritanien.
Une semaine après le coup d’État militaire au Niger , les frontières terrestres et aériennes avec cinq pays voisins ont été rouvertes, l’Algérie, le Burkina Faso, la Libye, le Mali et le Tchad seraient rouvertes « à partir d’aujourd’hui »selon un communiqué lu à la Télévision. Toutes les frontières terrestres et aériennes du pays avaient été fermées le soir du coup d’État.
L’annonce de la réouverture des frontières est intervenue au milieu d’une opération d’évacuation par la France, qui a commencé hier pour transporter par avion des Français et d’autres citoyens de l’UE hors du pays. Un premier avion avec 262 passagers à bord est arrivé à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle à Paris dans la nuit.
L’ultimatum expire ce week-end
Par ailleurs, un ultimatum de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) expire dimanche, qui avait appelé au rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger et menacé d’une intervention pour son rétablissement.
Le Belgo-Marocain Ibrahim Akhlal, âgé de 27 ans et connu de la justice belge, a été arrêté en Mauritanie, un mois après son évasion de la prison de Conakry, en Guinée. Un porte-parole de la police fédérale a confirmé mardi une information donnée par Het Laatste Nieuws. Il y a deux ans, il s’était également évadé de la prison de Saint-Gillesen en Belgique. Akhlal a été condamné à 21 ans de prison dans notre pays pour plusieurs vols avec violence.
L’arrestation a été réalisée par les autorités locales le 14 juillet en Mauritanie, à la frontière avec le Maroc, a indiqué la police fédérale.
L’individu s’était déjà évadé de la prison de Saint-Gilles en mars 2020. Il avait été condamné à plusieurs peines en Belgique pour des braquages, accumulant 21 ans de prison.
Ibrahim Akhlal se trouve également dans le viseur de la justice néerlandaise, soupçonné d’avoir participé à un vol d’or et de pierres précieuses à Amsterdam en mai 2021. En mars de l’année suivante, la police fédérale belge avait lancé un avis de recherche international pour ce Belgo-Marocain, à la demande des autorités néerlandaises.
Ibrahim Akhlal avait ensuite été arrêté à Conakry, en décembre 2022. Il y avait été incarcéré mais avait également réussi à s’évader en juin 2023, avant d’être finalement retrouvé en Mauritanie.
La Belgique demandera son extradition, a annoncé la police fédérale.
Dans un communiqué commun publié lundi soir, le Burkina Faso et le Mali ont affirmé qu’une intervention militaire au Niger pour rétablir Mohamed Bazoum, président renversé par un putsch, serait considérée « comme une déclaration de guerre » à leurs deux pays.
Dimanche, les dirigeants de la Cédéao ont fixé un ultimatum d’une semaine aux putschistes militaires au Niger pour un « retour complet à l’ordre constitutionnel », affirmant ne pas exclure un « recours à la force » si ce n’était pas le cas. Ils ont également décidé de « suspendre toutes les transactions commerciales et financières » entre ses États membres et le Niger, et de geler les avoirs des responsables militaires impliqués dans le coup d’État.
Dans un communiqué séparé, la Guinée « exprime son désaccord concernant les sanctions préconisées par la Cédéao, y compris une intervention militaire » et « a décidé de ne pas appliquer ces sanctions qu’il considère illégitimes et inhumaines ». Conakry « enjoint la Cédéao à reconsidérer sa position ».
L‘Allemagne suspend son aide au développement et son appui budgétaire. Berlin a annoncé lundi la suspension de son aide au développement et de son appui budgétaire au Niger. « Nous avons suspendu tous les paiements directs de soutien au gouvernement du Niger », a déclaré le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères. En fonction de l’évolution des prochains jours, Berlin prendra « éventuellement d’autres mesures », a-t-il été précisé.
La Russie appelle à« la retenue » et au retour à « la légalité ». Cinq jours après le coup d’Etat militaire qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a appelé lundi « à un rétablissement au plus vite de la légalité dans le pays » et « à la retenue de toutes les parties ».
Les putschistes accusent la France de vouloir « intervenir militairement ». Les militaires nigériens accusent Parisde rechercher « des voies et moyens pour intervenir militairement au Niger ». Dans un communiqué lu à la télévision nationale, les militaires affirment que la France cherche à « obtenir des autorisations politiques et militaires nécessaires ».
L’UE tient les putschistes responsables. L’Union européenne a affirmé dans un communiqué qu’elle tenait les putschistes responsables « de toute attaque à l’encontre de civils, et de personnel ou installation diplomatiques », après que des milliers de manifestants favorables au coup d’Etat ont ciblé l’ambassade de France dimanche.