par Webmaster | 11 08 21 | Politique, Tribunes

Abdelaziz Deme
La Mauritanie notre chère patrie , le beau combat de la Mauritanie , c’est celui de l’unité nationale , c’est celui de la cohésion. Oui, nos valeurs ont un sens que certains ignorent ! Oui, la Mauritanie est riche de sa diversité ! Oui, l’honneur de la politique, c’est d’agir d’abord pour l’égalité des chances ! C’est de permettre à chacun, à chaque jeune, d’avoir sa chance. Ce combat, malgré tous les obstacles, et même si nous mesurons le chemin qui reste à parcourir, . Il doit nous unir dans la durée. C’est l’une des clés de notre avenir qu’il faut prendre en compte.
Nous devons croire en nous et en la Mauritanie, nous avons tant d’atouts. Nous ne devons pas craindre les évolutions du monde. Ce nouveau monde, il faut le prendre à bras-le-corps. Il faut y imprimer notre marque nous mauritaniens .
Sans jamais brader notre modèle un grand peuple qui regarde vers l’avenir, ce modèle qui nous ressemble et profondément adapté au monde d’aujourd’hui, le moderniser en gardant nos valeurs en permanence pour les futurs générations de Mauritanie.
Nous devons résolument poursuivre la voie de la modernité de nos institutions , le choix du travail, l’innovation et l’esprit d’entreprise. Beaucoup de nos compatriotes expriment leurs doutes, leurs inquiétudes et aussi leurs attentes. Il est vital de poursuivre la construction d’une Mauritanie fier et unie, c’est notre avenir qui est en jeu. Portons toujours cet idéal et cette volonté d’une nouvelle ère pour une Mauritanie réconcilier et apaisée avec elle-même, elle a tous les atouts pour relever ce défi majeur du XXIe siècle.
Donnons-nous la main pour accompagner notre patrie sur la voie de la prospérité et pour ce qui connaissent le président Mohamed ould Ghazouani l’accompagner dans l’édification de la société mauritanienne moderne et unie avec toutes ces composantes puisque il est aujourd’hui le président de tous les Mauritaniens et il doit être au dessus des clivages, il doit incarner une nouvelle idée de la politique et ce démarquer de la voie de régimes qui l’avaient précédé.
C’était ma contribution en tant que citoyen jaloux pour l’unité de mon pays…
par Webmaster | 9 08 21 | Politique, Tribunes

BECHIR FALL
Une Plan de relance, nous dit-on, est un ensemble de mesures de politique économique visant à stimuler l’économie d’un pays lors d’une phase de conjoncture défavorable. C’est le cas avec la pandémie du covid qui a ébranlé notre économie. Comme partout ailleurs dans le monde.
Le Plan de relance économique est financé généralement par des dépenses publiques supplémentaires ou la réduction de certains impôts. Il y a un peu moins d’un an notre pays a mis en œuvre un plan de relance d’un coût de 240 milliards anciens (MRO). Ce plan est piloté par le ministère de l’économie. Avouons que cette somme stratosphérique investie doit produire des résultats concrets et tangibles. Où est le retour sur investissement cher aux économistes ?
D’avance je formule une critique de fond de cette politique de relance qui ignore totalement la dimension sociale et la promotion de l’emploi : la situation des travailleurs et des retraités du secteur privé ne semble, selon mon avis, évoquée nulle part. Notre Plan de relance économique est une exception dans le monde pour avoir occulté cette dimension sociale qui en constitue partout le volet majeur.
À preuve, le Plan de relance américain de mars 2021, appelé « Plan Biden », est une succession de mesures sociales de grande ampleur touchant directement les couches sociales les plus défavorisées. Par la distribution de chèques d’un montant consistant et d’autres mesures en direction des petites entreprises et du secteur éducatif. C’est quand même remarquable de la part d’une économie libérale. Que de privilégier le social et les plus défavorisés.
Notre Plan économique ne paraît pas s’inscrire dans la même logique. Par conséquent, je formule mes doutes et me pose ces interrogations ? Où en est ce plan après près d’un an de son lancement ? Quels sont ses effets ressentis ou visibles ? Quelle est sa plus-value concrète dans le secteur social, éducatif et de santé publique ? Les avis de nos amis économistes sont vivement souhaités ? Ma préoccupation au-delà des chiffres est son ressenti par nos concitoyens.
par Webmaster | 3 08 21 | Sociétés, Tribunes

Diop Moustapha
Je pense qu’il faudrait, souvent, savoir raison garder. Et arrêter, à mon humble avis, de se pâmer devant des exploits, des réussites sportive, technique scientifique, professionnelle, personnelle qui nous sont to-ta-le-ment lointaines.
J’ai lu le flot de posts, à la limite de l’extase, lorsque mademoiselle Myriam Soumare, Française, native de Paris, a été sacrée championne d’Europe.
Puisqu’il est dit qu’elle est de parents d’origine mauritanienne, les hérauts courent les rues et les campagnes pour annoncer « l’honneur » qu’elle aurait fait à la Mauritanie !
Mille millions de mille sabords et de cornues alambiquées, que vient faire la Mauritanie dans cette galère. Elle qui n’a participé, ni de près ni de loin, à la préparation, à l’accompagnement de cette jeune dame qui, peut-être, n’a qu’un vague souvenir de ce qu’on lui a dit de son pays d’origine et dont elle se tamponne d’ailleurs (désolé pour le terme un peu trop militaire) puisque, semble-t-il, à certaine occasion, l’ambassade n’a pas daigné la recevoir malgré l’entregent de certains de nos compatriotes !
Se glorifier d’un trophée que l’on n’a ni remporté, ni contribué au triomphe serait tout simplement un recel moral indécent et insupportable.
A mon sens, la fierté devrait résider dans la réussite de toute compétition, tout acte d’élévation, dans tous les domaines d’activité auxquels on a participé.
Dans ces cas-là, seulement, l’exigence de partage du triomphe….ou de la défaite, devient légitime. Une Nation ne célèbre que la consécration de ses actes mais se contentera seulement, si elle y consent, de féliciter les victoires ou les réussites des autres.
Même si celles-ci devaient lui être profitables, dans un sens ou dans un autre.
A ce niveau, j’aimerais aborder le cas de cette jeune et courageuse athlète mauritanienne, mademoiselle Houlèye Ba, qui a compéti aux JO de Tokyo de 2021, sur 100 m.
Oui, son chrono fut de plus de 15 secondes ! Mais elle passa la ligne d’arrivée.
Et elle fût moquée, avec violence, par certains internautes qui, je suis sûr, tout comme moi, ne connaissent ni les tenants, ni les aboutissants de la course de cette jeune et brave demoiselle.
Certes, son chrono, à ce sommet de la compétition mondiale, n’est pas bon. Il est mauvais. Il est ridicule. Il a déclenché l’hilarité. Je le confesse, rien que pour ses contempteurs !
Mais, messieurs, qui n’est pas bon ? Qui est mauvais ? Qui est ridicule ? Qui a fait déclencher l’hilarité ?
Sans aucun doute, tous ceux qui l’ont envoyée combattre sans préparation adéquate, sans intendance efficace ! Et pour couronner le tout, sans armure, sans bouclier et sans destrier, en rase campagne.
Alors, elle a paisiblement fait, ce que, seule, au moins, elle a su faire, avec courage : nouer son foulard autour de la tête et arpenter le tartan de l’Olympe. Un foulard que tous les spécialistes vous assureront qu’il freine la course de quelques centièmes ou dixièmes de seconde ! Avec ses 15 secondes, c’est un argument d’aérodynamisme dont, je crois, que c’est surement le cadet de leurs soucis, elle et ses préparateurs !
On a urgence à déterminer les responsabilités et désigner les responsables de cette défaite ! Cette demoiselle est volontaire. Oser accepter d’aller défier les meilleures du monde, dans sa spécialité, sachant que sa préparation n’est guère à niveau, qu’elle n’a surement pas satisfait aux minimas.
Elle a courageusement accepté de jouer sa partition. Futile partition, certes, mais pour laquelle, nous devrions la consoler et l’honorer. Lui tresser des lauriers pour, seulement, avoir osé. Tout simplement.
Déterminer maintenant les responsabilités et désigner les responsables.
Ceux qui ne furent pas bons, ceux qui furent réellement mauvais, ceux qui furent réellement ridicules, ceux qui réellement ont déclenché l’hilarité. On n’ira pas chercher trop loin ; car le coupable, pour tous, est le seul ordonnateur des choses : l’État avec ses démembrements.
L’Etat étant une continuité, j’ose affirmer, es qualité, que depuis notre CMSN, le sport a été considéré comme une activité quasi indigne d’adultes. Nos anciens ministres en charge des sports, Feu Ba Mahmoud, Docteur Diagana Youssouf, ont guerroyé ferme autour de la table des Kakis sans jamais réussir à « nous » convaincre de l’importance de ce secteur, déjà en montée partout dans le monde. Nos vaillants lobbies de « soutien indéfectible et inconditionnel », toujours tapis dans les couloirs et les ruelles poudreuses, en embuscade, sapaient toute idée contraire à leur projet. C’est ce qu’on appelait les groupuscules. Même si certains étaient aussi gros qu’un éléphant. Et ils ont la particularité de survivre à tous les régimes et à être immortels !
Aujourd’hui, il n’est guère besoin de démontrer ce qu’est devenu le sport. Au-delà de préserver notre santé, il est devenu un immense outil de développement économique. La célèbre devise du baron Pierre de Coubertin « l’important c’est de participer » a pris du plomb dans l’aile et rangée aux oubliettes. Aujourd’hui, on participe pour gagner. Sponsoring oblige.
Certains clubs de football européens alignent, me chuchote-t-on, des budgets supérieurs à ceux de bien de pays de nos contrées !
Donc coupables, nous le fûmes bien, pour avoir méprisé ce secteur et manqué de vision. Il est vrai, sans que cela ne constitue le moindre début de justifications, les esprits ont souvent été ailleurs, les militaires étant, entre eux, de fieffés « coquins violents ».
Coupables aussi, tous les pouvoirs successifs, pour n’avoir pas redresser la barre, alors qu’ils étaient sensés venus rectifier les choses ! Elles furent souvent bien rectifiées…et à la tronçonneuse, pardi.
Aujourd’hui, dans le programme du nouveau PR, il y serait, semble-t-il dit, comme profession de foi, que : « le candidat accorde une grande importance et priorité au domaine du sport, etc, etc….. ». La même rhétorique, le même intitulé depuis 41 ans ! Et pour le malheur de notre ouvrage de Sisyphe, ce ne furent que des militaires ou des militaires démissionnaire ou retraité qui se sont succédé. Ce qui alimente bien l’éternelle ritournelle des civils que ce ne sont que des régimes militaires qui se succèdent. C’est agaçant mais accordons-leur ce plaisir, même si le propos est contestable mais il n’autorise plus le débat.
Revenons à mademoiselle Houleye Ba qui, en acceptant de s’aligner sur ce 100 m, a levé le voile et braqué les projecteurs du Stade Olympique National de Tokyo sur les insuffisances et carences officielles, à toutes les étapes. Sa prestation, que l’on moque, a mis des visages sur toute une chaîne de responsables-courtisans, de la bien lointaine CMSN à aujourd’hui qui, en privilégiant les beaux discours démagogiques, rapports pompeux, pour mieux cacher des carences, ont aussi contribué à perpétuer le mensonge, au seul profit de leurs intérêts.
Et ces intérêts perdurent depuis 41 ans ! Si les services de communication officielle pouvait faire visionner la prestation de notre jeune compatriote à Tokyo aux décideurs, alors, s’ils la voient, je pense qu’ils sauront lui faire rendre justice et la réhabiliter.
La magnanimité autoriserait même, là, un simple coup de téléphone, de monsieur le Président de la République à notre malheureuse athlète. Geste significatif que de féliciter une « perdante » !
Cela, dans le même esprit de réhabilitation dans tous les domaines de l’État. dont il est, sûrement, mieux informé.
Réhabiliter, dans ce cas précis, ne serait, d’abord, que perspicacité et vision économique, avant tout prestige.
La Jamaïque attire, aujourd’hui, les 3/4 de ses investisseurs, parce que « des femmes adultes et des hommes adultes, en culottes » ont couru sur tous les stades du monde et cueilli des lauriers. Simplement.
L’on sait aussi que ce secteur du sport est peuplé de jeunes, dont la majorité de femmes et de filles. Les ¾ de l’électorat. Si l’on ne s’en tient qu’à l’aspect caricaturalement électoraliste.
Cette jeunesse est celle de l’âge du numérique, celle de l’âge où on accède maintenant à la Présidence des Républiques et où on « Snapchat », en tee-shirt. C’est la jeunesse qui redresse la tête, refuse tous les préjugés, sortis de nulle part et surtout anachroniques.
Les ressources humaines sont pourtant foison pour concrétiser ces engagements, comme dans tous les autres domaines nécessitant, peut-être, des réformes profondes (politique, économique, social) et/ou surement de restauration plus grave (droits humains, Justice) et j’en passe pour y revenir à d’autres occasions.
Ces ressources, ne demandent qu’à être mises en ordre de bataille. Elles seraient surement plus utile que les psalmodies des éternels et inusables recyclés thuriféraires.
Pour l’heure, je ne m’en tiens qu’à ce merveilleux secteur que mademoiselle Ba vient de secouer, dans ma conscience momifiée. Puisqu’en tant que CMSN, nous avons contribué au délitement du sport. Et à ce titre, je plaide coupable.
Pour exorciser les esprits qui hantent depuis si longtemps. Coupable pour n’avoir pas pu éviter au pays le triste sort, sportif et humain, infligé à Tokyo.
Faisons alors en sorte qu’aux JO de Paris, en 2024, Inchallah, mademoiselle Houleye Ba éblouisse les spectateurs, de retour dans les gradins. Elle le peut.
Et que son foulard soit revu et corrigé par nos grandes stylistes.
On en a aussi et qu’il faudra bien que le ministère, en charge de la culture, fasse sortir à la lumière. Pour éviter le syndrome de Tokyo.
Nous jouions aux tournois nationaux sur l’aire du lycée national. Il y’a 48 ans.
Houleye Ba s’entraine surement au vétuste Stade Olympique.
Myriam Soumare doit avoir ses quartiers dans plusieurs lieux dédiés, selon les exercices.
par Webmaster | 11 07 21 | Justice, Tribunes

Par Abdoul Aziz Deme
La justice mauritanienne connaît depuis quelques années une crise de légitimité qui menace l’État de droit. Le plan national de développement pointe les carences dans son administration : infrastructures insuffisantes et vétustes, lenteurs et dysfonctionnements, surpopulation carcérale… En parallèle, les manquements en matière de formation des personnels pénitentiaires, des magistrats et des greffiers ont des conséquences sur l’ensemble du système. La faiblesse du budget est pour partie à l’origine de ces problèmes.
Dans le cadre de son programme sectoriel des prochaines années, mon conseil au ministère de la Justice et d’engager très rapidement des efforts pour améliorer la gestion du secteur, et surtout d’humaniser les conditions de vie des personnes et populations détenues et restaurer le lien de confiance entre les citoyens et la justice, tout en prévenant la corruption.
L’objectif de mon constat et d’éclairer sur l’organisation de secteur est de contribuer à l’amélioration du service public de la justice pour les citoyens mauritaniens que nous sommes, par le biais d’un renforcement institutionnel et opérationnel du ministère de la Justice. Cette contribution humble s’articule autour de trois composantes complémentaires : l’accès à la justice et l’efficacité des juridictions, l’administration pénitentiaire et la mise en œuvre de la politique du ministère.
Une attention particulière doit être portée aux compétences des magistrats et des greffiers à travers le développement de référentiels métiers, de dispositifs de formation continue et de plateformes de documentation. La construction et l’équipement de salles d’audience et de bureaux, la révision de certains textes et la diffusion de supports d’information contribueront à faciliter la législation pénale et l’accès aux institutions juridiques sans ça ne nous avancerons pas.
Je suggère aussi la professionnalisation des agents pénitentiaires (formations, contrôle des établissements…) et l’amélioration des conditions de vie des personnes détenues (dortoirs, douches correct, ateliers de formation aux métiers manuels favorisant la réinsertion des détenues permettront de renforcer la sécurité et l’humanisation des conditions dans les établissements carcéraux et d’en réduire la surpopulation.
Cette contribution si elle trouve échos le mieux serait qu’elle soit pilotée par le ministère de la Justice, appuyé par une assistance technique et des experts judiciaires et pénitentiaires mauritaniens ou à défaut de manque d’experts locaux voir partenariat avec des experts français. .
Cette contribution en outre vise un impact large, sur l’ensemble du système judiciaire de notre pays , notamment grâce au renforcement des capacités du ministère. En plus de rendre la chaîne plus efficace, la professionnalisation des acteurs et l’amélioration de l’accès à la justice permettent de consolider la confiance des justiciables envers les institutions juridiques.
Abdoul Aziz Deme membre du Mudem.
Le 11 juillet 2021
par Webmaster | 7 07 21 | Sociétés, Tribunes

Boukhary Mohamed Mouemel
Tous les participants[i] se sont déclarés contre la tribu, sauf deux ou trois intervenants. Sous un angle différent de celui de ces rares récalcitrants, l’animateur principal, le Pr Abdel Wedoud Ould Cheikh, s’est distingué par la clarté du discours, son détachement et, paradoxalement, par le caractère, à la fois, tranché et mesuré, des propos.
Tout au long des deux heures de débat, il a évité de parler de lui-même. Sauf une seule fois, quand il a annoncé qu’il n’a pas de tribu. Il a, en effet, affirmé avoir renoncé, depuis plusieurs décennies, à cette composante de l’identité, individuelle et sociale, bien établie chez la grande majorité des Mauritaniens.
Par quoi l’a-t-il remplacée ?
Je ne lui ai pas posé la question. L’idée m’a pourtant fortement effleuré l’esprit. Mais, j’ai manqué de courage, ou plutôt, j’y suis allé avec nonchalance, les chaussures plombées. J’ai emprunté un chemin tortueux, comme on fait souvent dans mon milieu Zwaya de Tachmché, quand le sujet est « sensible » ou très litigieux. Evitant d’aller tout droit au but, j’ai opté pour dire, avec une certaine fierté et sur un ton légèrement empreint de défiance, le nom de ma propre tribu, et que je connais la sienne ainsi que celles de ceux qui sont à côtés de lui sur la tribune.
Puis, un autre point de désaccord avec le Professeur Abdel Wedoud : contrairement à lui, je ne pense pas à une réémergence, en Mauritanie durant les dernières décennies, du pouvoir des tribus comparativement aux premières années de l’indépendance. Mais c’est plutôt la perception populaire de l’Etat qui a changé. A l’époque, comme héritier du pouvoir colonial, l’Etat était perçu par les citoyens, comme un système qui leur est totalement étranger. Voire étrange à leurs yeux !
Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Ils l’ont adopté, s’y reconnaissent, et nos mentalités et cultures traditionnelles s’en accommodent parfaitement, avec tout ce que cela comporte de contraintes, de défauts comme d’avantages. Autrement dit, il y’a tribu et tribalisme.
Plus profonds que moi, et plus explicites sur le sujet, furent Mre Mohamed Ould Moine et l’universitaire Mohamed Ishagh Alkunty.
Le premier a commencé par prendre carrément à contrepied le conférencier et tout le monde, en prenant pour exemples des pays du Moyen-Orient et du Golfe : Iraq, Syrie, Jordanie, Koweït… L’identité tribale est très bien préservée dans ces pays . Et elle n’affecte en rien leur développement et leur progrès, a-t-il expliqué. Par contre, selon lui, l’usage qui en a été fait chez nous, ces dernières années, est catastrophique.
Pour Alkunty, l’évolution du rapport tribu/Etat dans notre pays a suivi une trajectoire bizarre. Elle commence par une négation des réalités socio culturelles de l’espace géographique. Choisir dans un premier temps une zone vide de toute vie humaine, Nouakchott, et y installer ensuite la capitale du pays, en est l’illustration. Il s’agit d’une « déshumanisation » de l’espace que confirme également le remplacement des noms autochtones des régions par des chiffres, ajoute Alkunty.
Des mesures arbitraires qui reflètent le peu d’intérêt que les autorités de l’époque accordent aux habitants, estime-t-il. Aujourd’hui, ceux-ci se sont imposés et forcé leur respect. Un changement notoire de comportement collectif, qui se vérifie, constate l’universitaire, à travers l’évolution d’une terminologie géographique urbaine révélatrice de la prise de conscience des citoyens : d’abord le mot « al kéba », avec ses charges négatives de faiblesse et de soumission, va laisser la place plus tard à « al Gazra » qui sous-entend force et révolte.
Hormis, les deux intervenants cités plus haut et moi-même, les autres participants, ont quasiment fait tous front avec le conférencier contre la tribu. Et ils n’ont pas tort sur pas mal de points, notamment quand ils font le constat classique du phénomène, ses aspects négatifs et sa morphologie. Cependant, la conception et le développement d’une vision analytique nouvelle du tribalisme, plus moderniste, mérite plus d’approfondissement. Des voix et des pistes de solution, qui en découlent, devraient être dégagées à la lumières des évolutions les plus récentes des sciences humaines et leurs corrélations avec l’industrie et la technologie, notamment avec les TIC.
En attendant, personnellement, je ne vois pas bien comment et par quoi remplacer ma tribu.
Peut-être qu’il faudra que je creuse la réflexion en cherchant du côté de la société civile et des organisations politiques. Mais là aussi, la démarche et le raisonnement risquent de ne pas être trop tranchés : la tribu, comme cadre social physique, ou notion abstraite, est à même de s’adapter aux évolutions de la société, d’accompagner partis politiques et ONG. Cela dépend du contenu que l’on voudra bien donner à tout cela.
El Boukhary Mohamed Mouemel
par Webmaster | 2 07 21 | Politique, Tribunes

Imam Cheikh Ely
Détribalisons nous, éloignons nous du repli identitaire, si nous voulons construire une nation. L’instinct grégaire est fatal au développement des esprits et des pays car il favorise les inégalités et l’injustice. Depuis des décennies certains utilisent l’État, le pouvoir et l’argent pour privilégier leurs groupes d’appartenance au détriment de la majorité du peuple. Il est temps de changer…. je suis tellement au fait des bienfaits et des méfaits de la tribu ayant grandi dans son moule et ayant été formaté à la considérer comme le premier et dernier salut et rempart, que j’en mesure le danger réel sur la modernité et le développement. Certes les défenseurs de la tribu arguent de la faiblesse de l’Etat dont les défaillances dans son rôle social sont remplacés par la solidarité tribale….pour justifier le recours de certaines franges de la population à ce regroupement social. Personnellement, je pense que cette défaillance de l’Etat à se substituer à la solidarité tribale, est un argument battu en brèche par toutes les tares et injustices corollaires à son existence et qui se manifestent le plus souvent par la suprématie de certaines tribus et les inégalités économiques et sociales qui en découlent. Ajoutons à cela les risques d’interférence permanente entre les exigences républicaines d’un etat démocratique et les considérations anachroniques forcément antinomiques et dichotomiques avec les paradigmes modernes et universels. La comparaison entre les méfaits du tribalisme sur les esprits et ses éventuels bienfaits sociaux ne peuvent qu’être au désavantage des derniers.. L’expérience le vécu nous le démontrent tous les jours. Népotisme, injustice, frustrations et marginalisation.. etc….selon qu’on est d’une tribu dominante ou périphérique. Ce tribalisme spécifique à une composante de la population a engendré au plan endogène un phénomène de morcellement des appartenances sociales dabord au sein même de la société maure et ensuite au niveau exogène un repli identitaire des autres communautés par un phénomène de résistance à tous les paradigmes sociaux et culturels fondements de cette société tribale. Cette dernière devenue du coup aux yeux des autres communautés hégémonique crée un sentiment de refus de l’autre qui s’est exacerbée depuis des décennies. Personnellement je suis convaincu qu’en lançant une lutte sans merci contre le tribalisme les autres phénomènes de repli identitaire s’estomperont à la faveur des dispositions qui ne pourront être que constitutionnelles et législatives pour être efficaces. Oui tout repli identitaire sur la base de la tribu, de l’ethnie ou de la race devront un jour faire l’objet de mesures coercitives. La création d’une nation digne de ce nom passera par là.