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La justice mauritanienne connaît depuis quelques années une crise de légitimité qui menace l’État de droit.

Par Abdoul Aziz Deme

La justice mauritanienne connaît depuis quelques années une crise de légitimité qui menace l’État de droit. Le plan national de développement pointe les carences dans son administration : infrastructures insuffisantes et vétustes, lenteurs et dysfonctionnements, surpopulation carcérale… En parallèle, les manquements en matière de formation des personnels pénitentiaires, des magistrats et des greffiers ont des conséquences sur l’ensemble du système. La faiblesse du budget est pour partie à l’origine de ces problèmes.

Dans le cadre de son programme sectoriel des prochaines années, mon conseil au ministère de la Justice et d’engager très rapidement des efforts pour améliorer la gestion du secteur, et surtout d’humaniser les conditions de vie des personnes et populations détenues et restaurer le lien de confiance entre les citoyens et la justice, tout en prévenant la corruption.

L’objectif de mon constat et d’éclairer sur l’organisation de secteur est de contribuer à l’amélioration du service public de la justice pour les citoyens mauritaniens que nous sommes, par le biais d’un renforcement institutionnel et opérationnel du ministère de la Justice. Cette contribution humble s’articule autour de trois composantes complémentaires : l’accès à la justice et l’efficacité des juridictions, l’administration pénitentiaire et la mise en œuvre de la politique du ministère.

Une attention particulière doit être portée aux compétences des magistrats et des greffiers à travers le développement de référentiels métiers, de dispositifs de formation continue et de plateformes de documentation. La construction et l’équipement de salles d’audience et de bureaux, la révision de certains textes et la diffusion de supports d’information contribueront à faciliter la législation pénale et l’accès aux institutions juridiques sans ça ne nous avancerons pas.

Je suggère aussi la professionnalisation des agents pénitentiaires (formations, contrôle des établissements…) et l’amélioration des conditions de vie des personnes détenues (dortoirs, douches correct, ateliers de formation aux métiers manuels favorisant la réinsertion des détenues permettront de renforcer la sécurité et l’humanisation des conditions dans les établissements carcéraux et d’en réduire la surpopulation.

Cette contribution si elle trouve échos le mieux serait qu’elle soit pilotée par le ministère de la Justice, appuyé par une assistance technique et des experts judiciaires et pénitentiaires mauritaniens ou à défaut de manque d’experts locaux voir partenariat avec des experts français. .
Cette contribution en outre vise un impact large, sur l’ensemble du système judiciaire de notre pays , notamment grâce au renforcement des capacités du ministère. En plus de rendre la chaîne plus efficace, la professionnalisation des acteurs et l’amélioration de l’accès à la justice permettent de consolider la confiance des justiciables envers les institutions juridiques.

Abdoul Aziz Deme membre du Mudem.

Le 11 juillet 2021

Renoncer à ma tribu, pourquoi faire ?

Boukhary Mohamed Mouemel

Tous les participants[i] se sont déclarés contre la tribu, sauf deux ou trois intervenants. Sous un angle différent de celui de ces rares récalcitrants, l’animateur principal, le Pr Abdel Wedoud Ould Cheikh, s’est distingué par la clarté du discours, son détachement et, paradoxalement, par le caractère, à la fois, tranché et mesuré, des propos.

Tout au long des deux heures de débat, il a évité de parler de lui-même. Sauf une seule fois, quand il a annoncé qu’il n’a pas de tribu. Il a, en effet, affirmé avoir renoncé, depuis plusieurs décennies, à cette composante de l’identité, individuelle et sociale, bien établie chez la grande majorité des Mauritaniens.

Par quoi l’a-t-il remplacée ?

Je ne lui ai pas posé la question. L’idée m’a pourtant fortement effleuré l’esprit. Mais, j’ai manqué de courage, ou plutôt, j’y suis allé avec nonchalance, les chaussures plombées. J’ai emprunté un chemin tortueux, comme on fait souvent dans mon milieu Zwaya de Tachmché, quand le sujet est « sensible » ou très litigieux. Evitant d’aller tout droit au but, j’ai opté pour dire, avec une certaine fierté et sur un ton légèrement empreint de défiance, le nom de ma propre tribu, et que je connais la sienne ainsi que celles de ceux qui sont à côtés de lui sur la tribune.

Puis, un autre point de désaccord avec le Professeur Abdel Wedoud : contrairement à lui, je ne pense pas à une réémergence, en Mauritanie durant les dernières décennies, du pouvoir des tribus comparativement aux premières années de l’indépendance. Mais c’est plutôt la perception populaire de l’Etat qui a changé. A l’époque, comme héritier du pouvoir colonial, l’Etat était perçu par les citoyens, comme un système qui leur est totalement étranger. Voire étrange à leurs yeux !

Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Ils l’ont adopté, s’y reconnaissent, et nos mentalités et cultures traditionnelles s’en accommodent parfaitement, avec tout ce que cela comporte de contraintes, de défauts comme d’avantages. Autrement dit, il y’a tribu et tribalisme.

Plus profonds que moi, et plus explicites sur le sujet, furent Mre Mohamed Ould Moine et l’universitaire Mohamed Ishagh Alkunty.

Le premier a commencé par prendre carrément à contrepied le conférencier et tout le monde, en prenant pour exemples des pays du Moyen-Orient et du Golfe : Iraq, Syrie, Jordanie, Koweït… L’identité tribale est très bien préservée dans ces pays . Et elle n’affecte en rien leur développement et leur progrès, a-t-il expliqué. Par contre, selon lui, l’usage qui en a été fait chez nous, ces dernières années, est catastrophique.

Pour Alkunty, l’évolution du rapport tribu/Etat dans notre pays a suivi une trajectoire bizarre. Elle commence par une négation des réalités socio culturelles de l’espace géographique. Choisir dans un premier temps une zone vide de toute vie humaine, Nouakchott, et y installer ensuite la capitale du pays, en est l’illustration. Il s’agit d’une « déshumanisation » de l’espace que confirme également le remplacement des noms autochtones des régions par des chiffres, ajoute Alkunty.
Des mesures arbitraires qui reflètent le peu d’intérêt que les autorités de l’époque accordent aux habitants, estime-t-il. Aujourd’hui, ceux-ci se sont imposés et forcé leur respect. Un changement notoire de comportement collectif, qui se vérifie, constate l’universitaire, à travers l’évolution d’une terminologie géographique urbaine révélatrice de la prise de conscience des citoyens : d’abord le mot « al kéba », avec ses charges négatives de faiblesse et de soumission, va laisser la place plus tard à « al Gazra » qui sous-entend force et révolte.

Hormis, les deux intervenants cités plus haut et moi-même, les autres participants, ont quasiment fait tous front avec le conférencier contre la tribu. Et ils n’ont pas tort sur pas mal de points, notamment quand ils font le constat classique du phénomène, ses aspects négatifs et sa morphologie. Cependant, la conception et le développement d’une vision analytique nouvelle du tribalisme, plus moderniste, mérite plus d’approfondissement. Des voix et des pistes de solution, qui en découlent, devraient être dégagées à la lumières des évolutions les plus récentes des sciences humaines et leurs corrélations avec l’industrie et la technologie, notamment avec les TIC.

En attendant, personnellement, je ne vois pas bien comment et par quoi remplacer ma tribu.

Peut-être qu’il faudra que je creuse la réflexion en cherchant du côté de la société civile et des organisations politiques. Mais là aussi, la démarche et le raisonnement risquent de ne pas être trop tranchés : la tribu, comme cadre social physique, ou notion abstraite, est à même de s’adapter aux évolutions de la société, d’accompagner partis politiques et ONG. Cela dépend du contenu que l’on voudra bien donner à tout cela.

El Boukhary Mohamed Mouemel

 

Éloignons-nous du repli identitaire!

Imam Cheikh Ely

Détribalisons nous, éloignons nous du repli identitaire, si nous voulons construire une nation. L’instinct grégaire est fatal au développement des esprits et des pays car il favorise les inégalités et l’injustice. Depuis des décennies certains utilisent l’État, le pouvoir et l’argent pour privilégier leurs groupes d’appartenance au détriment de la majorité du peuple. Il est temps de changer…. je suis tellement au fait des bienfaits et des méfaits de la tribu ayant grandi dans son moule et ayant été formaté à la considérer comme le premier et dernier salut et rempart, que j’en mesure le danger réel sur la modernité et le développement. Certes les défenseurs de la tribu arguent de la faiblesse de l’Etat dont les défaillances dans son rôle social sont remplacés par la solidarité tribale….pour justifier le recours de certaines franges de la population à ce regroupement social. Personnellement, je pense que cette défaillance de l’Etat à se substituer à la solidarité tribale, est un argument battu en brèche par toutes les tares et injustices corollaires à son existence et qui se manifestent le plus souvent par la suprématie de certaines tribus et les inégalités économiques et sociales qui en découlent. Ajoutons à cela les risques d’interférence permanente entre les exigences républicaines d’un etat démocratique et les considérations anachroniques forcément antinomiques et dichotomiques avec les paradigmes modernes et universels. La comparaison entre les méfaits du tribalisme sur les esprits et ses éventuels bienfaits sociaux ne peuvent qu’être au désavantage des derniers.. L’expérience le vécu nous le démontrent tous les jours. Népotisme, injustice, frustrations et marginalisation.. etc….selon qu’on est d’une tribu dominante ou périphérique. Ce tribalisme spécifique à une composante de la population a engendré au plan endogène un phénomène de morcellement des appartenances sociales dabord au sein même de la société maure et ensuite au niveau exogène un repli identitaire des autres communautés par un phénomène de résistance à tous les paradigmes sociaux et culturels fondements de cette société tribale. Cette dernière devenue du coup aux yeux des autres communautés hégémonique crée un sentiment de refus de l’autre qui s’est exacerbée depuis des décennies. Personnellement je suis convaincu qu’en lançant une lutte sans merci contre le tribalisme les autres phénomènes de repli identitaire s’estomperont à la faveur des dispositions qui ne pourront être que constitutionnelles et législatives pour être efficaces. Oui tout repli identitaire sur la base de la tribu, de l’ethnie ou de la race devront un jour faire l’objet de mesures coercitives. La création d’une nation digne de ce nom passera par là.

Ce n’est pas ta langue ma dame

Boukhary Mohamed Mouemel

« C’est magnifique, comment vous parlez très bien notre langue ! », m’a dit une belle dame française dont j’ai fait la connaissance, mais je ne peux pas vous dire ni quand, ni où, ni comment ; car je ne le sais pas. Et ce n’est pas à cause d’un trou de mémoire que j’ai oublié les circonstances ou les détails de notre rencontre. Non, je n’ai rien oublié !

Je me souviens, en effet, très bien que, dans son enthousiasme débordant, cette dame que je vais appeler « y », a voulu savoir comment j’en étais arrivé à l’enchanter : comment est-ce-que j’ai pu maîtriser sa langue ?

« Où est ce que vous avez appris le français ? Dans votre pays, la Martinique…. Pardon : J’ai oublié le nom », dit-elle, dans un éclat de rire. Je vins à son secours : « la Mauritanie », lui rappelai je ; elle reprit aussitôt sa question dans la foulée.

« L’avez-vous appris en Mauritanie ?» Enchaina-t-elle, manifestement très satisfaite de mon éducation linguistique. Le reste importe peu pour elle : avoir du mal à faire la distinction entre un Département d’Outre Mer français dans les Caraïbes et un pays du Maghreb et de l’Afrique Occidentale ne lui donne pas de gros soucis.

« Tout de même, compliquée la géographie pour nous Français, même quand il s’agit d’une région de notre propre pays ou du pays d’un interlocuteur que je connais assez bien ! Mais bon…. passons », devait-elle se dire discrètement.

Aussitôt la petite confusion géographique corrigée, elle a continué de me dire sa satisfaction, le regard lumineux, la voix douce et un beau sourire aux lèvres : « Le fait que vous parlez aussi bien ma langue me fait tellement plaisir ».

Sur ce, je n’ai rien trouvé à lui répondre. Et ce n’était pas parce que ses propos ne me touchaient pas. Bien sûr qu’à l’instar de tous les hommes, je suis sensible aux compliments d’une belle dame ! J’y réponds habituellement avec délicatesse ; ou du moins, je tâche de le faire.

Mais là, je suis resté bouche cousue, coincé. Je cherchais vainement la parole, comme si ma pensée ne voulait pas de mes mots, préférant à leur lieu et place taire ma réflexion.

Pourtant, j’avais des choses à dire. J’avais envie de lui expliquer que je ne parlais pas ‘’sa’’ langue, mais plutôt la mienne, celle de Senghor et de Mouloud Feraoun,… celle de beaucoup d’autres anonymes qui s’appellent Mohamed, Diallo, Paul… ou Aichetou, Jaqueline, Ramata…

Il se trouve que cette langue est par hasard la sienne également : une langue en partage dans le monde, une langue qui n’a ni drapeau, ni hymne national, ni territoire, ni couleur, ni religion… qui lui sont propres.

« Le français est une langue mondiale, comme tant d’autres ! Il n’appartient à personne ! » Aurais-je dû lui répliquer vigoureusement, coupant court à son discours entaché de chauvinisme, à mon sens.

Mais une certaine gêne m’en a empêché, bien que n’ayant pas bien pris son enthousiasme et ses propos. Ils m’ont semblé déplacés à l’égard de tous ceux qui ne détiennent pas la même nationalité qu’elle. Et cela m’a profondément agacé ; mais je ne pouvais pas le lui avouer !

Elle était de bonne foi, sincère et honnête, en exprimant sa joie et sa fierté. Elle le faisait sans façon, simplement, toute gaie et de bonne humeur.

‘’Si ça ne méritait pas ma gratitude, au moins, je dois m’abstenir de la décourager », me dis-je, dans un effort de retenue auquel je m’efforçais, non sans peine. C’est aussi ça, la francophonie : « rester galant », m’enseignaient Ly et Mohamed Lemine, mes instituteurs inoubliables.

Car, contrairement à elle, je voyais les choses autrement : je me sentais comme si j’étais stigmatisé, offensé… comme si cette jolie et honnête dame, me disait inconsciemment des méchancetés, comme si elle me soufflait à l’oreille :

« Vous vivez dans un espace linguistique qui n’est pas le vôtre. Vous vous y adaptez parfaitement bien. Soyez donc le bienvenu, mais tout en sachant que vous y êtes étranger, quoi que vous fassiez ».

Or moi, je ne me sens nullement comme tel. Et je trouvais étrange ce grand décalage de vision entre mon interlocutrice et moi. Je cherchais à me l’expliquer.

Pourquoi cet énorme fossé entre nos perceptions quant au rapport à une langue que nous avons pourtant en commun ?

Pour comprendre, j’ai couru, comme à l’accoutumée, voir mes profs pour les consulter.

Et comme à leur habitude, ces navigateurs de recherche, modèles d’assiduité, sont toujours au rendez-vous. Grâce à eux, j’ai obtenu des éléments d’information intéressants qui vont m’aider à me faire une certaine idée ; mais ne me conduisant pas jusqu’au fond des choses. En tout cas pas encore.

L’un d’eux m’a fourni une bonne documentation : les statuts et règlements de l’Académie française. Grand pédagogue qu’il est, ce prof virtuel m’a poussé, sans le dire, à lire entre les lignes afin de comprendre le fonctionnement de la très prestigieuse institution qui fait office de gendarme de la langue française.

Eh oui, en France, il faut mettre des gendarmes partout !

« Notre langue », comme disait mon amie « y », n’échappe pas à cette mesure protectionniste qui s’inscrit dans un registre de ‘’garde- frontières’’ bien connu dans l’Hexagone et sous d’autres cieux.

Si ses applications sont facilement visibles dans les domaines géographique et politique, ici le concept s’applique de façon plus diffuse à l’espace linguistique qui est tout aussi vital et convoité que les autres produits ou domaines stratégiques.

Il y a en effet de quoi être vigilant au sujet de la ‘’sécurité’’ de ce pan du ‘’patrimoine national ‘’. La Langue de Voltaire n’est-elle pas menacée par ces « hordes » d’étrangers qui se comptent par centaines de millions, et qui continuent de s’en emparer, de la développer et l’adapter à leurs modes de fonctionnement, sans que l’on puisse faire quelque chose pour les en empêcher ?

Les chiffres parlent d’eux même ! On compte aujourd’hui 270 millions de francophones dans le monde dont seulement un peu plus de 65 millions résident en France, nationaux et étrangers réunis. Ils seront plus de 700 millions en 2025 ; voire plus, selon d’autres projections.

Mêmes les systèmes de défense autour de la ‘’garnison’’ où siège le bataillon des Immortels, qui montent la garde devant cette langue, ne sont pas infranchissables. Une Algérienne et un Haïtien s’y sont infiltrés tout dernièrement, pour ne citer que les « intrus » encore en vie. C’est vrai qu’ils ne présentent pas vraiment de gros dangers face aux 38 autres Fauteuils tous français, « colorés » seulement par deux binationaux européens : un franco- belge, et un franco-britannique.

Impossible donc d’avoir une étanchéité linguistique à 100٪, y compris dans l’Académie Française, malgré les remparts et le conservatisme séculaires dans lesquels s’enferme cette institution, vieille de 379 ans.

Dans ce contexte où les barrières linguistiques sont impossibles à établir face aux « assaillants » étrangers, des gens comme moi qui ont épousé totalement la langue de Senghor et de Voltaire, ne peuvent pas s’empêcher de se demander :

Aujourd’hui, à l’ère de la mondialisation, les attitudes et comportements « possessifs » qu’ont certains vis à vis de cette langue, et l’Académie Française en est le symbole, sont-ils vraiment en phase avec l’évolution du monde, et avec le concept de francophonie lui-même, devenu une réalité culturelle transfrontalière universellement reconnue ?

En posant la question je me suis adressé à « y » : « qu’en penses-tu », lui dis-je ?

Elle n’a pas répondu, restant silencieuse et détournant son regard vers son portable qu’elle a commencé à manipuler. Pourquoi ce désintéressement subite de sa part ?

L’ai-je indisposée en la tutoyant ? Peut-être. Mais comme c’est moi-même qui l’ai inventée, n’est-ce pas, je peux lui parler comme je veux ?

Beijing, janvier 2015*
El Boukhary Mohamed Mouemel

 

La Mauritanie un riche potentiel économique

news rim

Abdelaziz Deme

La Mauritanie est un pays à très fort potentiel humain et naturel que tous les gouvernements successifs négligent malheureusement : ses ressources minières et halieutiques, sa diversité environnementale exceptionnelle et la beauté de ses paysages qui sont autant d’atouts pour l’industrie touristique ; ses terres fertiles et son climat favorable à l’agriculture, ne sont que quelques ingrédients d’une possible croissance.

Malgré ces avantages comparatifs, les indicateurs socio-économiques concernant notre pays sont en déclin, et cela depuis plusieurs décennies.

La crise qui perdure depuis 2009 n’a fait qu’aggraver une pauvreté déjà profonde avant cette date : aujourd’hui 90% de la population vit avec moins de 2$ par jour. Ces dix dernières années sont des années de développement socio-économique perdues, qui auraient pu contribuer à améliorer les conditions de vies des millions de personnes qui vivent dans la précarité absolue et qui souffrent en silence . Au lieu de cela, le pays a sombré peu à peu dans un état de fragilité croissante, qui le maintient dans une spirale de pauvreté et d’instabilité politique dont il peinera à se défaire si ça continue comme on le voit aujourd’hui.

Derrière les indicateurs macroéconomiques, ce sont des vies d’êtres humains qui sont atteintes. Des entreprises qui ferment, des hommes et des femmes qui perdent leur travail, des familles qui ne mangent plus à leur faim, des enfants qui ne peuvent plus aller à l’école, des bébés qui accusent un retard de croissance aux effets irréversibles tout ça on en parle pas, on n’est plus focalisé sur un ancien président qui a mis à genou la patrie  alors que des millions de personnes sont plongés dans une pauvreté  qui présente le risque de la transmettre en héritage à leurs propres enfants.

Au-delà des discussions sur la conjoncture politique et l’impasse de la crise actuelle, il s’agit aujourd’hui d’engager un dialogue sur l’avenir que les mauritaniens souhaitent offrir à leurs enfants et pour construire leur nation. la Banque mondiale souhaite encourager tous les acteurs de la vie économique et politique à participer au dialogue sur le développement. Cette contribution présente un constat , non exhaustif, des enjeux, défis et données importantes pour comprendre quelques secteurs clés, avec pour objectif de contribuer aux réflexions et d’enrichir le dialogue public sur le présent et l’avenir du pays.

Bien que ces dernières années ne soient pas vraiment porteuses d’espoir, c’est aujourd’hui que toutes les parties prenantes au développement doivent se mobiliser pour préparer l’après crise que nous traversons et réfléchir à un projet de société à la hauteur du potentiel du pays. Les affaires publiques sont l’affaire de tous, et c’est en construisant avec un consensus autour de la voie à suivre qu’il sera possible d’avancer. J’espère voir la Mauritanie emprunter le chemin du développement, et formuler des solutions innovantes et pérennes..

Nous n’avons qu’un seul pays, la Mauritanie.

 

Imam Cheikh Ely

Nous n’avons qu’un seul pays, la Mauritanie. Nous devons tous, par patriotisme et honnêteté intellectuelle veiller à contribuer à sa stabilité, sa cohésion, son unité, son développement et son rayonnement.. Chaque citoyen a le devoir par le truchement de ses compétences, son aire d’influence, sa portion de pouvoir, se sacrifier pour cet objectif. Certains parmi nous, rattrapés par le poids des années, par les marques d’une vie parsemée de hauts et de bas, de rares moments d’euphorie et d’intenses tournants de doute et de déception….ont terminé une carrière la tête haute, aussi bien par probité que par sentiment de n’avoir rien épargné au profit du devoir envers la nation. C’est à toutes ces éminentes personnalités, parcequ’elles le sont, par mérite et états de service, par comportements exemplaires, par loyauté, par détermination et volontarisme, par désintéressement, que j’adresse cet appel pour qu’à travers cette toile, nous engagions un mouvement solidaire pour l’intérêt superieur de la nation. Nos paroles et nos écrits, sensés ne répondre qu’à l’appel d’un mouvement citoyen, ne devraient point souffrir de partialité, d’incohérence, encore moins de toutes ces tares qui gangrènent notre société. Nous devons nous armer de notre capacité d’endurance et de résilience accumulées au fil des décennies dans nos carrières pour savoir séparer la graine de l’ivraie, le vrai du faux, le juste de l’injuste, le raisonnable de l’aberrant, le sage de son inverse….Nos paroles , nos idées, sont tout ce qui nous reste, sont nos seuls mots de pass dans la société. Les hypothéquer pour de mercantiles considérations, nous exposeront au regard interrogateur des moins hostiles, inquisiteurs des déçus et frustrés de notre égarement. Les plus jeunes nous regardent, source d’inspiration à leurs yeux nous sommes. Leur passer le témoin de la probité, de l’honneur, du sacrifice pour la nation, de l’amour de la patrie, du travail bien fait, de l’amour pour son prochain , doit être notre unique crédo. Si ce témoin tombe au moment de son passage, c’est mauvais signe….Les oiseaux de mauvaises augure auront donc eu le dessus. Et c’est dans cet esprit de responsabilité et d’éveil des consciences que j’insère un autre appel celui là adressé à tous les protagonistes des grandes questions d’actualité dont l’avenir de la Mauritanie dépend pour leur dire que l’heure des solutions a sonné. Il est impératif , voire vital, de sortir des sentiers battus. Nous devons dans l’immédiat trouver une issue rapide et juste au dossier de la décennie. La Mauritanie est assaillie de tous côtés par des exigences de survie et de développement qui ne peuvent souffrir de contradictions secondaires. Je fais personnellement confiance à la justice de mon pays et à la sagesse du Président Ghazouany. Néanmoins, en tant qu’observateurs attentif et objectif, je conseille vivement l’accélération, différente du baclage, de la procédure judiciaire et l’organisation rapide d’un procès juste et équitable à tous les accusés, je dis bien tous. Il y’a lieu en attendant, de suspendre toutes les injonctions et astreintes sous les coups desquelles souffre l’ancien président. Mohamed Ould Aziz devrait, en attendant son procès, ou nimporte quelle autre issue ordonnée par les juges, se tenir à l’écart de tout acte non autorisé par ces mêmes juges. La sagesse devrait être le maître mot dans toutes ses entreprises. Dans le même temps les pouvoirs publics sont appelés par le devoir de bonne gouvernance à poursuivre la lutte contre la gabegie et la corruption dans ses aspects aussi bien préventifs que répressifs. La lutte contre la gabegie est la condition sinequanon pour le développement de notre pays, un développement qui est bridé depuis des décennies par des phénomènes et tares qu’il est temps d’éradiquer. L’esclavage et ses séquelles, les injustices et disparités sur des fonds communautaristes,ethniques et tribalistes,le repli identitaire, l’insécurité et la criminalité galopantes….conséquences entre autres d’un système éducatif défaillant. Il est également temps que nos institutions républicaines jouent le rôle qui leur est dévolu dans le cadre d’une démocratie réelle que seul le changement civil pourra garantir.

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