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L’enlisement des forces françaises au Sahel a atteint son apogée.

 

Boukhary Mohamed Mouemel

« Le rugby connaît un nouvel ordre mondial et, pour l’instant, les All Blacks ne sont pas à la hauteur », écrit Marc Hinton, expliquant la terrible déroute de l’équipe de son pays, battue par la France (40-25)

Très intéressé par les questions géostratégiques, notamment les problèmes de sécurité au Sahel, la phrase se transforma rapidement à mes yeux. A la place des mots « le rugby » et « All Blacks », ce sont les termes « la lutte contre le terrorisme » et « les Français » qui me viennent désormais à l’esprit, quand je pense au papier du commentateur sportif néozélandais et au blocage depuis trois jours d’un convoi militaire français au Burkina-Faso.

Une victoire qui arrive à point nommé !

J’avoue qui si j’étais un français, quel qu’il soit, haut responsable ou citoyen « lambda », je n’aurais probablement pas la même réaction. Malgré la concomitance des deux évènements, il est inimaginable que j’établisse un lien entre notre belle et éclatante victoire inattendue contre les rugbymans néozélandais hier au Stade de France, avec le blocage d’un convoi de ravitaillement militaire se déplaçant à des milliers de km du pays. La Presse française a fait de même. Elle s’est intéressé énormément au match de rugby, consacrant assez peu d’espace à l’évènement politico-militaire, malgré- (ou à cause)- de sa gravité.

« Pourquoi gâcher la fête ! Savourons plutôt la victoire, au lieu d’écouter des hordes de jeunes burkinabés en colère. », devait-on se dire en France. C’est à cela que sert le sport : il vous fait oublier les soucis et peines. Si K. Marx était de ce monde aujourd’hui, il ferait son autocritique : « le sport est l’opium des peuples », écrira-t-il.

La victoire du « Quinze de France » est venue à point nommé. Elle a ravi la vedette à l’humiliation militaire qu’ont fait subir des citoyens désarmés, du « Pays des hommes intègres », à la gigantesque armada logistique française.

Un bonheur de courte durée!

Mais, le bonheur risque d’être de courte durée, par ailleurs. L’enlisement des forces françaises au Sahel a atteint son apogée. ⁰Outre les résultats militaires controversés de leur engament sur le terrain, le blocage du convoi par les populations civiles met sérieusement à mal leur soutien logistique à partir de la Côte d’Ivoire, compromettant gravement la planification opérationnelle contre les groupes terroristes.

Or, les « abc » de la connaissance militaire et stratégique nous enseignent que « si la logistique dit non, (…). Il faut changer le plan d’opération. Il est mauvais », comme disait Eisenhower. Seulement, des solutions de rechange, logistiques et opérationnelles, susceptibles d’améliorer le dispositif sur le terrain, il n’y en a pas beaucoup.

Pire : l’incident pourrait faire tache d’huile. Il risque de s’étendre. La MINUSMA et les autres forces étrangères au Sahel n’y sont pas l’abri. Egalement, en plus de la Côte d’Ivoire, les pays de la région ayant des façades maritimes, Ghana, Togo, Bénin… feront certainement preuve davantage de prudence quant à l’usage de leurs infrastructures portuaires par des forces militaires étrangères.

Accélération de la « restructuration », et poids pressant de l’échéance présidentielle

Le bourbier sahélien devenant de plus en plus insoutenable pour la France, l’occupant de l’Elysée ne risque-t-il pas de revoir la « transformation stratégique » de son dispositif militaire, qu’il avait annoncée le 10 juin dernier, et que « Barkhane » a entamée aussitôt après ?

Dans cette perspective, une accélération du rythme de la « restructuration » est envisageable, tout comme une réduction encore plus importante du format des forces françaises déployées dans la région.

A quelques mois de l’élection présidentielle, Macron fera tout son possible afin que le bourbier sahélien ne pèse pas trop dans sa stratégie de candidat à sa propre succession. Cherchera-t-il, à faire incomber la responsabilité des échecs et limites de l’action militaire aux chefs d’Etats des pays sahéliens ?

C’est trop facile comme alibi. Mais la tentation semble forte chez le Président français, estimant que ce genre de discours ne manquera pas d’avoir des échos favorables parmi les électeurs français. Il n’hésitera pas trop, soutenu par son ministre des affaires étrangères, de puiser des arguments dans l’instabilité politique dans la région. Les difficultés liées aux transitions, particulièrement au Mali, et la colère de la rue au Burkina-Faso, risquent d’être « instrumentalisées » via des circuits « indétectables » que sécrètent la nouvelle « Françafrique », version Macron.

El Boukhary Mohamed Mouemel

Comment je juge la qualité des débat politique dans notre pays en Mauritanie en général ?

news rim

Abdelaziz Deme

Mon jugements avec certains compatriotes est sans appel sur les hommes politiques, Il n’y a pas de débat d’idée, il n’y a qu’un débat d’ego, une guerre de pouvoir et d’argent et de retournement de vestes.

Le sens et la réflexion, les analyses structurées et logiques ont disparu du débat politique et ont été remplacés par l’émotionnel, le médiatique.

Le débat politique dans notre pays, la Mauritanie n’existe pas vraiment. Ceux qui ont la parole et ceux qui font l’opinion, pensent tous à peu près la même chose.  La démocratie qui nous est due devrait permettre à d’autres idées politiques de se faire entendre.

Je souhaiterais que la Mauritanie notre patrie retrouve sa souveraineté pour redonner un sens à la politique, et qu’elle ne soit plus soumise à l’argent et la course des marchés publics, Les dirigeants politiques ne savent pas débattre. Ils ne savent que critiquer ce que dit l’autre. Ce type de comportement n’aide pas les mauritaniens à débattre de la politique. La révolution digitale comme les groupes whatsapps que nous connaissons aujourd’hui avec des outils et des réseaux qui permettent l’interaction entre les gens, devrait redonner du sens au débat politique à condition qu’ils soient intégrés dans le fonctionnement de notre petite très petite démocratie. Mais peu d’hommes et de femmes politiques en perçoivent l’intérêt souvent parce qu’ils ou elles n’y comprennent rien et donc en ont peur, et rejettent l’innovation ou la subissent.

Y a-t-il encore un débat politique ?

Les parlementaires, les responsables gouvernementaux, sont trop monocolores (beaucoup d’apprentis politiciens ) et pensent de la même façon. Une plus grande diversité, issus de la société civile, élargirait le débat. Mais à quoi bon un débat politique lorsque les décisions, dans les faits, sont prises par des hauts fonctionnaires souvent très loin de la réalité et du quotidien des mauritaniens et très binaires dans leurs raisonnements.

Le débat se résume à du spectacle et à un jeu de ping-pong de petites phrases et d’idées simplistes.  Le débat politique a touché le fond et les partis politiques et l’opposition ne jouent plus leur rôle. Le sens et la réflexion, les analyses structurées et logiques ont disparu du débat politique. Les médias  font trop de place aux polémiques et aux divisions. Il faut créer des instances pour rapprocher les points de vue et écouter les autres, avec leurs différences avec  des analyses argumentées sur les grandes décisions politiques d’actualités.

Abdoulaziz DEME

La Mauritanie est un pays jusqu’ici stable aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontières.

Imam Cheikh Ely

La Mauritanie est un pays jusquici stable aussi bien à l’intérieur qu’à ses frontières. Elles vit cependant avec des boulets quelle traîne depuis l’indépendance.
1 -la fronde dans le milieu politique intellectuel negroafricain et surtout de la diaspora due d’abord à l’arabisation puis aux tragiques événements qui se sont succédés depuis 1986 et où des militaires et cadres negroafricains ont souffert le martyr, la torture, la déportation et même la mort. Depuis cette frange de la population et notamment ses intellectuels et ses politiciens vivent le sentiment d’être marginalisés et exclus et se sont recroquevillés sur eux-mêmes s’ils ne se sont pas exilés et n’ont point d’objectif que de mettre à bas un système qu’ils qualifient de beydane et raciste.
– l’esclavage et ses séquelles qui ont désavantagé pour ne pas dire maintenu dans l’arriération des milliers de haratines et malgré toutes les tentatives cette population est demeurée dans sa majorité dans une dépendance économique et sociale avec comme causes principales l’ignorance et la ghettoïsation….ajoutons y les mentalités des anciens maîtres restées rétrogrades et scotchées même de manière non extériorisée à des fausses croyances d’antan…
La fracture diminue progressivement mais reste béante et visible malgré les batteries de textes juridiques qui ont été adoptées depuis 1978. Les différentes approches engagées depuis lors pour éradiquer ce fléau ont été considérées par les activistes et ongs comme du saupoudrage. Des milliards ont pourtant été injectés dans des projets sociaux pour appuyer les populations des adouabas mais les effets induits n’ont pas contribué à améliorer la situation de cette frange qui démographiquement a connu un boom ces dernières décennies.
3- La menace terroriste et les tensions au Maghreb.
Le terrorisme et les groupes terroristes islamiques sont à notre frontière Est et tous les jours ils se rapprochent par leurs actions de plus en plus surprenantes et bien organisées de nos villes. Certes notre vaillante armée veille au grain mais il est préférable qu’elle n’ait jamais à leur faire face.
4- Notre système éducatif est dans une situations catastrophique qu’il est à l’origine de la déperdition de toute une génération des années 80 à nos jours et les prochaines générations au moins sur dix ans ont été sacrifiées à l’autel d’un enseignement hybride l’un pour les pauvres les plus nombreux et l’autre pour les riches un petit nombre.Les écoles privées ont totalement désarticulé le système éducatif déjà abandonné à son sort.
5 Notre système sanitaire, malgré le nombre d’hôpitaux construits, les équipements acquis et l’arrivée tous les ans de nouveaux médecins et spécialistes est toujours en deçà des besoins de la population. Comme pour l’Education le privé au lieu de contribuer à la santé pour tous à éloigné les pauvres des meilleurs soins s’il en existe les laissant à la merci d’un système public désossé et sucé par la concurrence de cliniques privées davantage motivées par l’accumulation du profit que par le souci de soigner et bien le plus grand nombre ce qui n’est pas du reste leur rôle ni leur mission à moins que le serment d’Hypocrate soit de rigueur.
6 L’autosuffisance alimentaire.
Un pays dépendant de l’extérieur pour l’alimentation de ses populations ne peut-être souverain.
Si les populations ne mangent pas à leur faim elles resteront dominées par les maladies et l’ignorance et ne seront point productives. L’autosuffisance alimentaire à travers un vaste programme agricole est urgent et d’une impérieuse nécessité.
7- La faiblesse pour ne pas dire l’inexistence de la transformation sur place de nos matières premières est un handicap majeur au développement du pays. Nous ne pouvons continuer à baser notre économie sur les seules recettes d’exportations des matières premières.

8 Enfin la paix et la quiétude intérieure ne pourront être garanties et maintenues que par l’instauration de piliers démocratiques inamovibles notamment une justice indépendante, des institutions crédibles et une administration impartiale.

À qui appartient le poisson ?

La Confédération Africaine des Organisations Professionnelles de la Pêche Artisanale (CAOPA) a organisé en octobre dernier, un webinaire auquel j’ai eu le plaisir de participer en tant que journaliste mauritanienne.L’objectif en était d’élargir la réflexion autour de pratiques inquiétantes fragilisant la sécurité alimentaire de la majorité des pays côtiers, et menaçant dans les pays en développement concernés l’emploi de plus de 100 millions de travailleurs dont près de 32 millions d’acteurs du sous-secteur de la pêche artisanale (voir ce rapport 2019 de Greenpeace : le  poisson détourné).

Durant ce webinaire un large éventail de questions a pu être formulé et discuté, – dont certaines relevant directement de la situation en Mauritanie : Comment concilier un développement durable du secteur de la pêche avec les objectifs commerciaux des acteurs exogènes ? Comment sortir de la situation actuelle, entre les accords de pêche et les usines de farines et d’huiles de poisson ? Qui vend le poisson aux usines de farines? La ressource appartient-elle aux communautés qui la vendent ou à ceux qui l’acquièrent pour la transformer ? Comment doter la Commission Sous Régionale des Pêches (CSRP) d’un mandat de « gestion partagée » de la ressource, à même d’en améliorer la durabilité ? Quid de la gestion des risques associés aux prospections en cours et à l’exploitation prochaine du gaz et du pétrole ? Comment ramener l’avis scientifique au cœur des décisions politiques ? Comment soutenir les médias dans leur mission d’information et de mobilisation autour des enjeux majeurs, rattachés à ces questions ? …

Production de farines de poisson : une industrie toujours plus prédatrice

Autrefois artisanale, la production de farines de poisson a démarré au début du 20ème siècle autour d’une belle idée : celle de recycler les déchets de poissons. Malheureusement, elle s’est progressivement transformée en activité industrielle menée à bord de navires-usines, avant de venir s’arrimer directement au niveau des ports de pêche.

Les poissons ciblés sont les petits pélagiques, poissons gras se rassemblant en grands bancs en Afrique de l’Ouest, et notamment trois espèces surexploitées selon les dernières évaluations de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO): sardinelle ronde, sardinelle plate, et ethmalose d’Afrique. Outre que ces poissons sont un maillon clé d’une extraordinaire chaine de biodiversité, ils constituent dans la sous-région la principale source de revenus des communautés locales de pêche, tout en leur apportant une protéine très accessible. L’impact écologique de l’industrie comprend par ailleurs des niveaux substantiels de prises accessoires par les chalutiers approvisionnant les usines, contribuant significativement à la dégradation du milieu marin.

Cette situation inquiète vivement la communauté scientifique, ainsi que les organisations de professionnels de pêche. Alertés par la famine qui frappe actuellement près de 2 millions de malgaches, victimes du pillage de leurs ressources halieutiques couplé à une sécheresse aigue, les acteurs multiplient les appels au gouvernement pour une gestion plus durable, plus rigoureuse et plus transparente du secteur. Voir ici l’appel d’un expert halieute : https://mobile.facebook.com/story.php?story_fbid=2981612972079799&id=100006933762840&sfnsn=mo&_rdc=1&_rdr.

Mauritanie : un modus operandi alarmant

En Mauritanie, la situation qui est tout aussi alarmante que partout ailleurs, est devenue critique avec l’essor des usines de production d’huiles et de farines de poisson dans le pays : 42 implantées, dont 38 en activité. Et si on imaginait que la quarantaine d’usines de farine de poisson tournaient à plein régime, combien de millions de tonnes de petits pélagiques seraient détournés, chaque année, des assiettes des populations africaines ?

Les usines de production de farine de poissons ont commencé leurs activités vers la fin des années 2000, après avoir été chassées d’un peu partout dans le monde (dont le Maroc, le Sénégal, la Gambie…), accusées d’avoir épuisé les stocks de poissons jadis abondants, détruit les écosystèmes locaux, contaminé l’environnement et paralysé le tourisme à travers les pollutions suscitées.

Communément appelées Mocca, ces usines se sont d’abord appuyées pour leur approvisionnement sur les femmes mareyeuses organisées en coopératives, en leur octroyant des crédits qui pouvaient aller jusqu’à 100.000 MRO. Ce crédit leur servait à racheter le poisson auprès des pêcheurs artisanaux, qu’elles revendaient en exclusivité aux unités industrielles en question, comme le témoigne cette mareyeuse interviewée en 2016.

Puis, à partir de 2010, les entreprises chinoises ont fait l’objet d’accords pour le moins complaisants avec le gouvernement mauritanien, les autorisant à établir des activités de pêche et à construire des usines de transformation de poisson. Selon les accords passés avec Poly Hong dong par exemple, l’entreprise pouvait transformer 100 000 tonnes de poisson par an sans préciser avec quelles espèces de poisson.

En 2017, une autre entreprise chinoise, la Sunrise Oceanic Resources Exploitation Company, installe une usine de transformation de farine de poisson dont la taille est 3 à 4 fois celle de Poly Hong Dong, apportant avec elle sa propre flotte de pêche.

À partir de 2015, des navires turcs à senne coulissante commencent à leur tour à opérer dans le pays, approvisionnant les usines de fabrication de farine de poisson appartenant à des entreprises turques. Cette flotte turque, forte de près de 100 navires industriels opérant dans la zone côtière, s’est rapidement élargie pour approvisionner d’autres usines, dont des entreprises chinoises et même la Fédération mauritanienne des usiniers.

En d’autres termes, sous l’influence du lobby des industries, la politique du gouvernement détruit l’équilibre historique de l’exploitation de la ressource halieutique par la Mauritanie et ses voisins, privilégiant l’approvisionnement des filières d’élevage d’Asie (de crustacés, poulets et, comble symbolique pour un pays musulman, de porcins !), au détriment de l’approvisionnement de la population locale et régionale en poisson destiné à la consommation.

Le Parc national du Banc d’Arguin (PNBA) sous le feu :

Le Banc d’Arguin est un écosystème marin d’importance mondiale pour la conservation, le plus grand sanctuaire d’oiseaux d’Afrique de l’Ouest, soutenu par l’un des plus vastes herbiers du monde composé de trois espèces d’algues, deux tempérées près de leur limite sud et une tropicale à sa limite nord.

Un groupe d’experts prévoit, dans un article scientifique publié fin octobre 2021, le déclin probable de la superficie totale de cet écosystème d’herbiers marins selon des scénarios de changement climatique au cours du 21e siècle, qui utilisent des modèles de distribution des espèces et des estimations de l’élévation du niveau de la mer.

Ce qui laisse présager un effondrement des principales fonctions de l’écosystème du PNBA, avec des répercussions profondes sur la biodiversité, les ressources halieutiques et les services écosystémiques – si la tendance globale climatique n’est pas rapidement inversée.

Par ailleurs, dans un contexte économique difficile et après des années d’exploitation intense des stocks de poissons, les pressions pour une ouverture du domaine maritime du PNBA à la pêche artisanale motorisée sont fortes. Les richesses exceptionnelles de la plus importance aire maritime protégée d’Afrique, attirent les convoitises des opérateurs de la pêche.

Pris dans une logique de court terme, ces derniers échouent à percevoir l’importance de préserver son intégrité́ non seulement pour des raisons écologiques évidentes, mais aussi pour le rôle économique qu’il assure dans le renouvellement des ressources halieutiques de la ZEE mauritanienne.

Fait gravissime, la fédération mauritanienne des usiniers a même réussi à obtenir, en juillet 2021, une dérogation spéciale pour avoir accès à une zone interdite à la pêche industrielle, mettant en péril l’intégrité du PNBA. Sous prétexte d’expérimentation pilote, cette dérogation autorise un senneur de 40 mètre à venir pêcher directement contre la frontière du Parc, ce qui accentue fortement les risques d’incursions volontaires ou accidentelles à l’intérieur de l’aire marine protégée.

On se demande aujourd’hui, si les échouages récurrents de poissons et notamment l’échouage de plus de 50 espèces de poissons en juin dernier entre le Cap Tafarit et le Cap Tagarit, au cœur du PNBA, ne sont pas l’œuvre de l’un de ces mastodontes qui convoitent les richesses du Parc.

Mesures urgentes :

La surexploitation des ressources halieutiques menant à leur épuisement (y compris du fait de l’évolution des techniques de pêche employées), l’augmentation rapide du détournement des captures de la consommation humaine vers la production de farines et d’huiles de poisson destinées à l’exportation, est contraire à un certain nombre de devoirs et d’engagements de nos gouvernements, y compris ceux pris dans le cadre des instruments internationaux de gestion des pêches, ainsi que les grands engagements internationaux tels que les Objectifs de Développement Durable des Nations unies.

Il s’agit de réduire l’intensité́ de la pêche dans la région en vue de la ramener à des niveaux durables pour l’environnement, tout en assurant qu’elle réponde adéquatement aux besoins des populations locales pour leurs moyens de subsistance et leur sécurité́ alimentaire.

Le gouvernement mauritanien, sensé pratiquer une gestion de la rareté des ressources halieutiques par une approche de précaution, est invité conformément au Code des Pêches, à prendre ses responsabilités, à assurer plus fortement sa mission de régulation, et à déclarer l’état de crise conformément aux avis scientifiques.

Il devrait négocier avec l’ensemble des acteurs de la mer, nationaux comme internationaux, et particulièrement avec les opérateurs de la pêche, un système économique plus tenable, plus durable, avec des taux de rendement et des retours sur investissement plus raisonnables.

De telles actions ont déjà̀ été́ réclamées à de nombreuses reprises par les experts scientifiques nationaux et internationaux, par les fédérations socio-professionnelles de la pêche, par les fédérations nationales de la pêche artisanale, ainsi que par les partenaires techniques et financiers de la Mauritanie. Elles doivent à présent se traduire par des mesures concrètes, telles que :

– La réduction des usines de production de farines de poisson à un maximum de 2 usines par État acceptant encore de les abriter sur son territoire.

– L’interdiction de toute pêche industrielle pendant au moins 6 mois de l’année, et ce jusqu’à reconstitution totale des stocks de poisson.

– La mise en place – à l’instar de la grande muraille verte du Sahel – d’une « Grande muraille bleue » couvrant la totalité de la côte atlantique du globe, reliant l’ensemble des aires marines protégées de la zone. Cette grande muraille bleue se fera autour de la protection des petits pélagiques qui ont la grande capacité de freiner la désoxygénation des océans et servira de rempart contre l’effondrement des principales fonctions d’un écosystème déjà bien impacté par les changements climatiques.

Le coût de toutes ces mesures pourrait être supporté par la communauté internationale dans le cadre de l’adaptation aux Changements Climatiques, notamment par les mécanismes de financement du Fonds Vert pour le Climat.
Maimouna SALECK

Œuvrons tous pour le bonheur de ce pays.  

Le salut de toutes nos communautés, de toutes nos communautés, réside dans le respect de l’application de la justice, de l’égalité et là le  seul auteur ne peut être que

l’état garant  des droits  gages de notre unité

Aucune composante nationale n’a et ne peut s’autoriser ou s’autoproclamer d’une suprématie quelconque sur les autres, dans aucun domaine, encore moins de la couleur.

L’unité nationale, l’égalité et l’équité doivent être l’objectif de l’etat: il doit veiller aux respects de ces principes entre nos composantes, entre les citoyens, dans tous ses actes et dans toutes ses décisions .

Il faudra que chacun se rende compte de l’évidence, la Mauritanie d’aujourd’hui n’est ni divisible ni partageable ni séparable.

Il n’existe pas une région, une circonscription, une municipalité ni même une bourgade d’une seule race, d’une seule communauté ou d’une seule ethnie.

Il est donc du devoir de tous les patriotes de ce pays de s’unir pour barrer la route à tous les pyromanes ou fossoyeurs de la maison commune d’où qu’ils sont et à quels niveaux qu’ils soient.

Nous devons lutter ensemble pour mettre fin à toutes formes et mesures discriminatoires, à tout acte qui divise nos communautés nationales.

La Mauritanie fait face aujourd’hui plus que jamais à de graves menaces aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos frontières, nos divisions internes pourraient être fatales à notre pays: à chacun de prendre ses responsabilités.

Qu’Allah protège notre pays.

Baba Marega Assa

CONTRIBUTION AU DEBAT SUR LA RÉFORME DE L’EDUCATION EN MAURITANIE

Par le Professeur Lo Gourmou Abdoul

Dans le cadre des efforts actuels de reforme du système éducatif, les quelques propositions ci-aprés pourraient être considérées comme une contribution de ma part, au débat.
Dans tous les cas, il importe de se départir de certaines considérations subjectives et de certains préjugés pour privilégier les intérêts communs à tous, aussi bien à court qu’à moyen et long terme.
1. Toutes les langues nationales doivent bénéficier du même statut de langues officielles. Ce statut d’égalité doit être exprimé dans la constitution.
2. Toutes les langues nationales doivent être considérées comme langues d’enseignement
3. L’expérience de leur enseignement doit être reprise et renforcée avec des garanties juridiques expresses ( loi d’orientation stratégique en matière linguistique).
4. La loi d’orientation stratégique doit fixer comme double objectif du système éducatif en matière de langue :
– La souveraineté linguistique du pays qui signifie que la science, la culture et toute activité de connaissance devraient pouvoir être exprimées dans nos langues nationales ou être traduites dans ces langues, à terme ( dans les 10 prochaines années au plus ). -L’intercommunicabilité entre les citoyens mauritaniens qui signifie que les mauritaniens n’auront plus aucune difficulté à communiquer entre eux dans les langues de notre pays sans recourir à aucune langue étrangère.
5. Pour réaliser ce double objectif posé dans la loi d’orientation stratégique en matière linguistique, le système éducatif devrait être réaménagé afin que :
1) Chaque élève soit scolarisé avec au moins 2 langues nationales d’apprentissage : sa langue maternelle comme langue de base sauf choix contraire des parents et l’arabe pour tous. L’arabe doit être assortie pour les enfants arabes, de l’apprentissage obligatoire de l’une au moins des langues negroafricaines. Aucun élève n’accèdera au cycle secondaire sans la réussite aux épreuves dans l’une et l’autre de ses 2 langues d’apprentissage. Celà garantira l’égalité complète en termes d’efforts d’apprentissage pour tous les enfants, durant tout le cycle primaire. Ce système devra être mis en œuvre à la fin d’une période qui sera définie sur la base de critères techniques et scientifiques clairs.
5. Dans le cadre de la mise en œuvre de la loi d’orientation stratégique, la place et la fonction de la langue française doivent être réévaluées et corrigées pour devenir la 1 ere langue étrangere de communication et d’ouverture notamment avec les Etats de l’espace sahelien et du reste du monde.
6. L’institut des Langues nationales doit être rehabilité, restructuré et renforcé en ressources humaines et financières et s’ouvrir aux expériences des autres pays de la région et du monde.
7. La mise en œuvre de cette loi d’orientation stratégique doit se faire en deux grandes périodes :
– une période expérimentale, dans le cadre de laquelle le schéma actuel sera graduellement abandonné, en même temps que seront mis en place les éléments de base du système à instaurer. Cette 1ere période pourrait durer entre 2 et 5 ans.
– une 2 ème période sera celle de la fin de l’expérimentation et le début de la mise en application intégrale du nouveau système éducatif national à la fin de la période initiale ( 2eme ou 5 eme année).

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