par Webmaster | 5 09 21 | Actualitès, Economie, Tribunes
BECHIR FALL
Certaines conventions très contestables nées de la décennie passée n’ont pas été mises en cause, il s’agit, en particulier, des conventions établies par l’État mauritanien avec l’entreprise chinoise Poly Hondong ainsi que celle conclue, avec une société locale BCMM portant sur l’exploitation à Fderick d’un carreau minier de la SNIM avec un potentiel de 87 MT.
Ces deux conventions sont dites leonines – pour rappeler l’anecdote sur la part toujours trop excessive du lion – et très nettement au désavantage de la Mauritanie. La convention avec l’entreprise chinoise prévoit une durée de vie de 25 ans. Certains parleraient même de 50 ans. Et la convention sur la mine de Fderick se caractérise par une répartition exceptionnellement avantageuse pour une société locale d’un capital ridicule de 100 000 MRU. Qui se voit octroyer 80% du capital et la SNIM, propriétaire de la mine, 20% seulement. Du jamais vu ! Un bradage sauvage en règle.
La question porte sur les mesures que notre État compte prendre pour supprimer ces injustices flagrantes portant un coup sévère au patrimoine national halieutique et minier. Certes, des personnes mises en cause sont poursuivies en justice. Mais quid des conséquences de leurs forfaitures et du bradage du patrimoine public ? L’État devrait-il laisser faire sans aucune réaction ? Et pourquoi tarde-t-il à réagir ? Toujours guère réactif et par-dessus tout étrangement passif.
Le paradoxe est que dans toutes ces conventions, les intérêts stratégiques de la Mauritanie ont été totalement occultés. Nos dirigeants, qui ont élaboré ces conventions, ont été soit d’une notoire incompétence et inconscience professionnelle, soit d’une malhonnêteté extrême frisant la trahison par rapport à leur serment, foi et devoir vis-à-vis de la Nation.
Ma question est de se demander pourquoi les dirigeants actuels ne mettent pas en œuvre les conditions pour faire annuler ces conventions portant grief aux intérêts vitaux de la Mauritanie ? J’ai vu, il y a quelques semaines, le porte parole du gouvernement déplorer l’inadmissible convention sur la mine de Fderick. Un bradage injustifié. Et alors ? Mais pourquoi ne propose-t-il aucune action de sauvegarde ?
Je rappelle qu’en droit privé général il existe une action en justice dénommée action en rescision dont l’objet est de faire annuler une convention créant une lésion au détriment d’une partie et rompant ainsi l’équilibre qui doit caractériser la réciprocité des obligations.
Autrement dit, si la convention porte préjudice à l’une des deux parties cette dernière est en droit, soit de réclamer une juste répartition des prestations, soit son annulation pure et simple.
Pourquoi ne mettrait-on pas en route cette procédure ?
par Webmaster | 17 08 21 | Economie, Politique, Tribunes
Imam Cheikh Ely
Le développement de la Mauritanie continuera à être entravé par deux phénomènes: Le premier la contribution en deçà des attentes du secteur privé dans les recettes fiscales et douanières pour renflouer les caisses de l’Etat et le deuxième consiste à la faiblesse du secteur informel porteur de toutes les petites initiatives et surtout de la petite main-d’œuvre que visiblement la plupart des mauritaniens ont laissé aux étrangers. Le secteur privé pèche par les difficultés de ses acteurs à cesser de confondre l’économie boutiquière avec les véritables montages de projets et affaires conçues dans les normes et critères de l’investissement moderne. Si l’on y ajoute la corruption qui a gangrené l’administration durant ces dernières décennies et les politiques approximatives dans les domaines de l’Education et de la prise en charge des besoins d’orientation et d’encadrement de la jeunesse vers des secteurs porteurs on comprend plus aisément la situation. Les différents pouvoirs qui se sont succédé ont privilégié l’exploitation d’une jeunesse désespérée et désorientée pour des desseins plus politiques politiciens à son habilitation pour s’arrimer au défi de la concurrence mondiale en vue de l’acquisition des savoirs scientifiques et technologiques. Il est par ailleurs fort regrettable que nos politiques d’éducation depuis des décennies soient tombées dans la marre des tergiversations et de la pusillanimité des différents pouvoirs à prendre le taureau par les cornes et engager une véritable révolution dans le domaine de l’Education….et qui aurait sans évité au pays son retard énorme sur le plan de l’adéquation aux nouveaux besoins du marché de l’emploi. En lieu et place l’école publique républicaine a été sabordée et des générations entières sacrifiées. Tout ceci pour essayer de démontrer l’imbrication entre une Education nationale bien orientée, l’habilitation de la jeunesse aux défis de l’emploi, la performance du secteur privé, la maîtrise du secteur de informel par les nationaux et le danger de la corruption qui affaiblit les recettes du trésor publics.
par Webmaster | 20 07 21 | Actualitès, Economie, Le monde
Ce n’est toutefois pas le cas dans les 74 pays admissibles à emprunter à l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale. Ces derniers sont les plus pauvres du monde, et comptent environ la moitié des habitants de la planète ayant moins de 1,90 dollar par jour pour vivre. Pour eux, il n’existe aucun signe de « reprise » mondiale. En 2021, leur taux de croissance sera le plus faible depuis 20 ans (abstraction faite de l’année 2020), ce qui aura pour effet d’éliminer des progrès accomplis dans le cadre de la lutte de la pauvreté des années durant. Pour eux, les dommages ne seront pas rapidement réparés. En 2030, un quart de leurs habitants se trouveront toujours en dessous du seuil de pauvreté international.
La COVID-19 fait donc le plus de mal aux personnes — et dans les lieux — qui peuvent le moins faire face. Alors même que les nations les plus riches commencent à retrouver le chemin de la prospérité et un semblant de normalité, la pandémie continue de faire des ravages dans les pays les plus pauvres. Les taux de mortalité maternelle et infantile s’accroissent dans les pays IDA en raison de la réduction de l’accès à des services de santé et à la nourriture. Les conflits et l’instabilité aggravent encore les problèmes dans certains pays.
Une misère de cette ampleur s’est, tout au long de l’histoire, inévitablement propagée au-delà des frontières nationales. Les chefs d’État des pays africains — qui constituent plus de la moitié de tous les pays IDA —seront réunis demain à Abidjan (Côte d’Ivoire), dans le but d’appuyer une reconstitution accélérée et substantielle des ressources de l’IDA. Ils définiront les grandes priorités dans le but de financer une reprise résiliente après la crise COVID-19. Il est dans l’intérêt de tous les pays d’agir rapidement pour mobiliser les ressources nécessaires à la poursuite de cet effort.
« Alors même que les nations les plus riches commencent à retrouver le chemin de la prospérité et un semblant de normalité, la pandémie continue de faire des ravages dans les pays les plus pauvres.»
Ces pays auront besoin d’une aide importante pour pouvoir sortir de la récession causée par la COVID-19. En 2020, la pandémie avait pratiquement stoppé la croissance économique des pays IDA et provoqué une contraction de 2,3 % du revenu par habitant. Selon notre analyse, la croissance de ces pays sera inférieure d’environ deux points de pourcentage par an en moyenne à celle des pays avancés de 2021 à 2023, ce qui ne fera que creuser l’écart déjà important entre les pays les plus riches et les pays les plus pauvres.
Des disparités importantes caractérisent également la riposte sanitaire à la COVID-9 : le rythme des vaccinations est d’une lenteur alarmante en raison du manque d’approvisionnement, des problèmes de passation de marchés et du manque de financement. En juillet, seulement trois doses de vaccins contre la COVID-19 pour cent personnes avaient été distribuées, soit moins d’un dixième de la proportion enregistrée dans les pays avancés.
Pour retrouver la voie de la convergence avec les pays plus riches, les pays IDA auront besoin de financements supplémentaires à hauteur de 376 milliards de dollars jusqu’en 2025 compris — qui viendront s’ajouter aux besoins de financement extérieur courants de 409 milliards de dollars. Un grand nombre de ces pays sont déjà fortement endettés, et n’ont donc guère de possibilité d’emprunter. Étant donné les difficultés budgétaires auxquelles sont confrontés la plupart des pays du fait de la pandémie, l’aide publique au développement demeurera probablement stationnaire, et pourrait même diminuer. Dans ces circonstances, les pays IDA auront de plus en plus besoin de bénéficier d’un appui sous forme de dons et de prêts ne portant pas intérêt.
L’IDA a montré qu’elle était une plateforme d’une efficacité exceptionnelle en ce domaine. Depuis plus de 60 ans, elle mobilise des ressources auprès de bailleurs de fonds et sur les marchés des capitaux dans le but de fournir un appui étroitement ciblé sous forme de financements concessionnels aux pays les plus pauvres. Il y a exactement un an, forte des contributions de 23,5 milliards de dollars de ses bailleurs de fonds, elle a entamé un cycle de trois ans durant lequel elle visait à accorder des financements à hauteur de 82 milliards de dollars aux pays les plus pauvres. Plus de la moitié de ce montant ayant déjà été engagé, il est nécessaire de procéder à une reconstitution précoce des ressources pour pouvoir fournir un appui à ces pays de juillet 2022 jusqu’à la fin de 2025.
Cette période sera cruciale — que ce soit pour maîtriser la COVID-19 à titre permanent ou replacer les économies les plus pauvres sur une trajectoire qui leur permettra de surmonter les défis de développement les plus graves auxquels ils seront confrontés à long terme. Il importera, dans une première étape, d’accélérer la fourniture de vaccins : les pays qui ont des doses excédentaires devraient en faire bénéficier les pays les plus pauvres, et les fabricants de vaccins devraient en priorité affecter les doses disponibles aux pays qui en ont le plus besoin. L’étape suivante consistera à formuler un ambitieux train de réformes — pour faciliter l’orientation de la main-d’œuvre et du capital vers des secteurs à forte croissance, réduire le coût des échanges et encourager des investissements — qui peuvent assurer une reprise verte, résiliente et inclusive.
Les pays IDA souhaitent ardemment atteindre ces deux objectifs. Ils ont toutefois besoin — et méritent —d’obtenir toute l’aide possible. Comme l’ont récemment noté les dirigeants présents au Sommet sur le financement des économies africaines : « Il nous incombe d’agir de concert pour lutter contre les graves disparités qui existent actuellement entre les pays et dans ces derniers. Il importera à cette fin de mener une action concertée pour monter un programme de financement très important de manière à donner l’élan nécessaire à l’activité économique ainsi que les moyens d’investir dans un avenir meilleur ».
Source: worldbank.org
Indermit Gill, Akihiko Nishio
par Webmaster | 17 07 21 | Actualitès, Economie, Focus
Abidjan, le 16 juillet 2021 – Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a approuvé, vendredi à Abidjan, une ligne de crédit de dix millions d’euros à la Banque pour le Commerce et l’Industrie (BCI) de Mauritanie afin de renforcer ses activités de financement du commerce international en faveur des petites et moyennes entreprises dans des secteurs stratégiques.
Dans le contexte de crise, cette opération permettra à la BCI de disposer de liquidités en devises pour préfinancer l’acquisition de machines, d’intrants, d’équipements, de biens de consommation, de denrées alimentaires et de matériaux au profit des secteurs de la santé, de l’agriculture, de l’industrie, de la construction, de la transformation du poisson et des aliments et de l’artisanat.
« Avec cette troisième ligne de financement, notre objectif est de faciliter encore plus l’accès au financement pour les PME mauritaniennes, a souligné Malinne Blomberg, directrice générale adjointe de la Banque africaine de développement pour l’Afrique du Nord et responsable-pays pour la Mauritanie. Notre ambition est de leur offrir de nouvelles perspectives en les incitant à se lancer sur de nouveaux marchés porteurs. Avec des priorités qui consistent à dynamiser l’investissement et à développer le commerce pour relancer rapidement la croissance et créer des emplois durables. »
Cette nouvelle ligne de crédit consolide les résultats enregistrés avec les deux premiers financements octroyés à la BCI en 2008 et en 2016 pour un montant total d’environ 16 millions de dollars américains.
Pour Stefan Nalletamby, directeur du Département du développement du secteur financier à la Banque africaine de développement, « cette intervention se déroule dans un contexte difficile pour les banques mauritaniennes. L’accès au financement des PME, qui a toujours constitué un défi, se trouve aggravé par la crise actuelle et par l’accès difficile aux devises étrangères, indispensables pour régler les opérations du commerce international. Par conséquent, cette facilité permettra à la BCI de répondre plus efficacement aux besoins de ses clients, notamment les PME. »
La ligne de financement offrira à la BCI des ressources à moyen terme destinées à renforcer le secteur financier mauritanien, facilitant notamment l’accès aux financements des PME qui constituent un important moteur de la relance.
Le projet est en parfaite adéquation avec quatre des cinq grandes priorités, les « High 5 » de la Banque africaine de développement que sont « nourrir l’Afrique », « industrialiser l’Afrique » et « intégrer l’Afrique » avec un effet catalyseur sur l’atteinte de l’objectif « améliorer la qualité de vie des populations africaines ». Il s’inscrit également dans le cadre de la Stratégie de développement du secteur financier de la Banque, dont l’objectif est d’améliorer l’accès aux financements des PME, d’élargir et approfondir les systèmes financiers.
La Banque africaine de développement intervient en Mauritanie depuis plus de cinquante ans dans divers secteurs stratégiques de développement, dont l’agriculture, la gouvernance, le secteur financier, l’eau et l’assainissement, le secteur minier, le secteur privé, les transports et le social.
Contact médias
Fahd Belbachir I chargé supérieur des relations extérieures et de la communication pour l’Afrique du Nord I Banque africaine de développement I [email protected]
Contacts techniques
Mohamed Aloui I chargé supérieur d’investissement I Banque africaine de développement
Mohamadou Ba I chargé d’investissement I Banque africaine de développement
par Webmaster | 24 06 21 | Economie, Sociétés, Tribunes
Abdelaziz Deme
La Mauritanie est un pays à très fort potentiel humain et naturel que tous les gouvernements successifs négligent malheureusement : ses ressources minières et halieutiques, sa diversité environnementale exceptionnelle et la beauté de ses paysages qui sont autant d’atouts pour l’industrie touristique ; ses terres fertiles et son climat favorable à l’agriculture, ne sont que quelques ingrédients d’une possible croissance.
Malgré ces avantages comparatifs, les indicateurs socio-économiques concernant notre pays sont en déclin, et cela depuis plusieurs décennies.
La crise qui perdure depuis 2009 n’a fait qu’aggraver une pauvreté déjà profonde avant cette date : aujourd’hui 90% de la population vit avec moins de 2$ par jour. Ces dix dernières années sont des années de développement socio-économique perdues, qui auraient pu contribuer à améliorer les conditions de vies des millions de personnes qui vivent dans la précarité absolue et qui souffrent en silence . Au lieu de cela, le pays a sombré peu à peu dans un état de fragilité croissante, qui le maintient dans une spirale de pauvreté et d’instabilité politique dont il peinera à se défaire si ça continue comme on le voit aujourd’hui.
Derrière les indicateurs macroéconomiques, ce sont des vies d’êtres humains qui sont atteintes. Des entreprises qui ferment, des hommes et des femmes qui perdent leur travail, des familles qui ne mangent plus à leur faim, des enfants qui ne peuvent plus aller à l’école, des bébés qui accusent un retard de croissance aux effets irréversibles tout ça on en parle pas, on n’est plus focalisé sur un ancien président qui a mis à genou la patrie alors que des millions de personnes sont plongés dans une pauvreté qui présente le risque de la transmettre en héritage à leurs propres enfants.
Au-delà des discussions sur la conjoncture politique et l’impasse de la crise actuelle, il s’agit aujourd’hui d’engager un dialogue sur l’avenir que les mauritaniens souhaitent offrir à leurs enfants et pour construire leur nation. la Banque mondiale souhaite encourager tous les acteurs de la vie économique et politique à participer au dialogue sur le développement. Cette contribution présente un constat , non exhaustif, des enjeux, défis et données importantes pour comprendre quelques secteurs clés, avec pour objectif de contribuer aux réflexions et d’enrichir le dialogue public sur le présent et l’avenir du pays.
Bien que ces dernières années ne soient pas vraiment porteuses d’espoir, c’est aujourd’hui que toutes les parties prenantes au développement doivent se mobiliser pour préparer l’après crise que nous traversons et réfléchir à un projet de société à la hauteur du potentiel du pays. Les affaires publiques sont l’affaire de tous, et c’est en construisant avec un consensus autour de la voie à suivre qu’il sera possible d’avancer. J’espère voir la Mauritanie emprunter le chemin du développement, et formuler des solutions innovantes et pérennes..
par Webmaster | 1 06 21 | Actualitès, Economie
Yaya Chérif Kane
Mauritanie : vers une cessation de paiement en 2022, pointée par les observateurs
C’est le ministre des affaires économiques qui annonce la couleur dans son entretien avec le journal Jeune Afrique paru ce début de semaine. Kane Ousmane avertit que l’Etat mauritanien est devant un mur. Un aveu franc de la situation financière difficile du pays qui pourrait conduire, selon les observateurs, à une cessation de paiement dès 2022.
Du rêve à la réalité. Le président mauritanien avait tablé sur l’annulation de la dette extérieure estimée aujourd’hui à 5 milliards de dollars pour espérer mettre en œuvre au moins une partie de son programme quinquennal très ambitieux. Désillusion au dernier sommet mondial de Paris, Ould Ghazouani est débouté et devra négocier un rééchelonnement de sa dette. Mais le grand souci, avoue le ministre de l’économie à Jeune Afrique, que c’est possible si seulement et si l’Etat mauritanien y consacre la totalité de son budget. Ce qui sous -entend dans ce cas qu’aucune action publique n’est possible et que tous les projets économiques se sont plus viables à condition que la Mauritanie réussisse son plan de rééchelonnement aujourd’hui entre les mains d’un cabinet européen dont les frais d’intervention vont encore coûter cher aux contribuables. La balle est maintenant dans le camp des partenaires internationaux et institutions financières internationales, le FMI et la Banque mondiale. Si la Mauritanie n’y arrive pas alors elle va tout droit devant un mur en 2022. Et dans le pire des cas, se diriger vers la faillite par une cessation de paiement. Cette situation intenable résulte de l’héritage du régime de Ould Aziz qui a mis tous les indicateurs économiques au rouge.