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Quelle justice pour le présent et l’avenir en Mauritanie ?

Abdel Aziz Deme

L’indépendance de la Justice et celle des magistrats a toujours été inscrite dans les Constitutions successives mais elle ne s’est jamais réalisée.

Cette garantie est pourtant l’un des fondements d’une véritable démocratie: l’absence de toute soumission des juges dans l’exercice de leur fonction, c’est là une des composantes essentielles de l’Etat de droit.

« Il n’y a point encore de liberté… si la puissance de juger n’est pas séparée de la puissance législative et de l’exécutive, Montesquieu « 

 » Le but de l’indépendance de l’autorité judiciaire n’est pas d’assurer aux magistrats un confort de carrière mais de garantir aux citoyens que ceux-ci ne se prononceront qu’en leur âme et conscience sans subir d’interventions pesant sur leurs jugements « 

L’indépendance vis-à-vis du pouvoir politique est essentielle et ne concerne pas seulement le juge judiciaire, le plus connu par les Mauritaniens , mais aussi le juge administratif et surtout le juge constitutionnel. Les expériences vécues depuis la Première République permettent de constater que le pouvoir politique est et restera une sphère d’influence, portée sur les interventions dans les affaires judiciaires.

L’indépendance de la Justice ne dépend pas seulement des textes (Constitution, loi, etc.), les interventions du politique, de  l’exécutif et du  législatif, sont monnaie courante. Rien n’oblige les magistrats de se soumettre à celles-ci, sauf la peur des représailles sur leur carrière, d’où l’intérêt de faire échapper cette gestion de carrière au pouvoir politique.

L’une des manifestations concrètes attendues de l’indépendance de la Justice est la non ingérence du pouvoir politique dans les affaires judiciaires, et plus particulièrement dans un procès en cours. Ni le chef de l’Etat ni le chef du gouvernement ni un membre quelconque du gouvernement et plus particulièrement le ministre de la Justice, ni un parlementaire ne doivent influencer d’une manière directe ou indirecte une décision de justice.

L’indépendance de la justice est liée à la notion de qualité de la justice. La meilleure indépendance est celle qui s’affirme par la qualité des jugements. « Le jugement est respecté parce que respectable. Une justice indépendante est avant tout une justice compétente au service de la loi et des citoyens ».

Abdoulaziz DEME

 

parole publique ne pèse plus, d’où la persistance de la crise de confiance!

Dahaba Djibril Diagana

À propos de la question des terres à Ngnawle, nous sommes édifiés.. ., si nous avions crû aux déclarations du gouvernement à propos, dit-on, de la « valorisation des terres », nous avons fait preuve de bonne foi, est-ce de la naïveté? Chacun préfère défendre son cousin et proche, comme quoi ils auront apporté du nouveau. Incohérence est mauritanienne sur cette toile!!! … Et, On se demande pourquoi nous subissons cette punition, pour ne mériter que de tels dirigeants qui ne tiennent aucune promesse ?

Nos gouvernements mettent toujours la charrue avant les bœufs. Des déclarations sans préparation, sans socle, voilà que les hommes d’affaires et les petits gouverneurs et préfets désavouèrent, à travers ces actes, les propos et promesses faites en grande pompe à Dar El Barka.

La parole publique ne pèse plus, d’où la persistance de la crise de confiance que les citoyens ont vis-à-vis des institutions et des gouvernants.

Pour qu’une issue favorable soit trouvée, il faut impérativement :

1 – Mettre fin à ces expropriations et ces provocations injustes et injustifiées.
2 – Privilégier le dialogue entre l’Etat et les propriétaires terriens.
3 – Mettre en place des politiques d’exploitations transparentes basées sur gagnant-gagnant pour l’ensemble des parties.
4 – Impliquer les acteurs représentatifs des différentes parties et les leaders soucieux de la paix et de la justice sociale donnant profit d’un climat apaisé capable garantir l’intégrité des politiques, rétablir la confiance et instaurer un climat permettant de faciliter l’installation et la confiance entre les terriens et les « investisseurs réels ».

Biden invite 110 pays pour son sommet

L’administration Biden a fait connaître, mardi, la liste des 110 États et territoires invités au tout premier sommet sur la démocratie qui sera organisé par les États-Unis le mois prochain. Un enjeu prioritaire pour un président qui a fait du combat entre les démocraties et les « autocraties » un des axes clés de sa politique étrangère.

Déjà annoncée, la première mouture du sommet pour la démocratie, qui était une promesse électorale, se tiendra en ligne les 9 et 10 décembre prochain.

Publiée sur le site du département d’État, la liste d’invités, qui couvre tous les continents, inclut évidemment les alliés occidentaux de Washington, dont le Canada ou le Royaume-Uni, mais aussi des pays comme la République démocratique du Congo ou le Pakistan, en dépit de ses relations en dents de scie avec Washington.

Sans surprise, en sont exclus les pays dirigés par des régimes autoritaires, comme la Chine et la Russie de Vladimir Poutine.

Quelques jours après son entrée en fonction, le président Biden avait déclaré dans son premier discours consacré à la diplomatie que l’Amérique [était] de retour. Il avait alors promis que les États-Unis reprendraient sous sa gouverne le leadership mondial pour combattre l’autoritarisme, incarné selon lui par Pékin et Moscou.

Malgré l’absence de Pékin, l’ombre du géant asiatique devrait néanmoins planer sur ce rendez-vous.

Le président Biden a convié Taïwan, que les États-Unis ne reconnaissent pas comme pays indépendant, mais érigent volontiers en modèle démocratique face à la Chine, qui considère l’île comme une de ses provinces appelées à revenir dans son giron.

L’administration Biden s’est gardée d’inviter des pays comme la Hongrie du très controversé premier ministre Viktor Orban.

La Turquie, alliée de Washington au sein de l’OTAN, mais dont le président Recep Tayyip Erdogan a par le passé été qualifié d’autocrate par Joe Biden, ne figure pas non plus parmi les pays participants.

Son administration convie toutefois à son sommet des pays comme l’Inde. Souvent qualifiée de plus grande démocratie du monde, l’Inde est la cible de critiques fréquentes des défenseurs des droits de la personne à l’endroit de son premier ministre nationaliste hindou, Narendra Modi.

Au Moyen-Orient, seuls Israël et l’Irak ont été conviés à cette réunion. Les alliés arabes traditionnels des Américains que sont l’Égypte, l’Arabie saoudite, la Jordanie, le Qatar ou les Émirats arabes unis sont absents.

Du côté de l’Afrique, le Kenya, l’Afrique du Sud, le Nigeria et le Niger font partie des pays invités.

Lors de l’annonce du sommet, en août dernier, la Maison-Blanche avait indiqué que la rencontre serait axée autour de trois grands thèmes : la défense contre l’autoritarisme, la lutte contre la corruption et la promotion du respect des droits de la personne.

En plus des chefs d’État et de gouvernement, le sommet doit aussi réunir des acteurs de la société civile, du milieu de la philanthropie et du secteur privé.

Ce premier sommet doit être suivi l’an prochain d’un deuxième sommet, cette fois en personne, qui servira à faire le point sur les progrès accomplis.

Source :RADIO CANADA

 

Surmédiatisation et sous information, une marque de fabrique française en Afrique.

Boukhary Mohamed Mouemel

Paradoxale que cela puisse paraitre, la sous information et la surinformation relève d’un même combat : la guerre de l’information. La France ne s’en prive pas, notamment en Afrique

Sa presse nous inonde depuis quelques jours par le Congo Hold-up : révélations, interviews, débats… nous cassent les tympans et nous crèvent les yeux, mettant gravement en cause l’avant dernier président de la RDC et son entourage familial. Et ce genre de campagne médiatique, indexant un pays ou un dirigeant africain, n’est pas tout à fait nouveau.

Tout ce qui contribue à altérer l’image de marque du « Continent noir » et ses leaders est généralement bien relayé par la presse française. Malheureusement, nos propres dirigeants y contribuent efficacement en fabriquant la « matière première ». Mais curieusement, leurs complices français et européens présentent moins de visibilité.

Par ailleurs, sous le même angle de discrétion plus ou moins volontaire, les médias français ont tendance à faire profil bas quand il s’agit des couacs ou revers que connait l’intervention militaire française au Sahel. Surtout en ce qui concerne le rejet de cette présence par les populations locales.

Sur ce champ, la France joue la sous information comme stratégie sur le front de la guerre de l’information. La crise du convoi logistique bloqué au Burkina-Faso depuis cinq jours, l’illustre bien. L’évènement est trop peu couvert par la presse française, comparativement au scandale du Congo Hold-up.

Comme quoi, les malheurs des Africains font d’une certaine manière le bonheur des relais et leaders d’opinion français et occidentaux.

Je n’irai pas jusqu’à crier : Quel sadisme, La tentation est toutefois forte

El Boukhary Mohamed Mouemel

L’enlisement des forces françaises au Sahel a atteint son apogée.

 

Boukhary Mohamed Mouemel

« Le rugby connaît un nouvel ordre mondial et, pour l’instant, les All Blacks ne sont pas à la hauteur », écrit Marc Hinton, expliquant la terrible déroute de l’équipe de son pays, battue par la France (40-25)

Très intéressé par les questions géostratégiques, notamment les problèmes de sécurité au Sahel, la phrase se transforma rapidement à mes yeux. A la place des mots « le rugby » et « All Blacks », ce sont les termes « la lutte contre le terrorisme » et « les Français » qui me viennent désormais à l’esprit, quand je pense au papier du commentateur sportif néozélandais et au blocage depuis trois jours d’un convoi militaire français au Burkina-Faso.

Une victoire qui arrive à point nommé !

J’avoue qui si j’étais un français, quel qu’il soit, haut responsable ou citoyen « lambda », je n’aurais probablement pas la même réaction. Malgré la concomitance des deux évènements, il est inimaginable que j’établisse un lien entre notre belle et éclatante victoire inattendue contre les rugbymans néozélandais hier au Stade de France, avec le blocage d’un convoi de ravitaillement militaire se déplaçant à des milliers de km du pays. La Presse française a fait de même. Elle s’est intéressé énormément au match de rugby, consacrant assez peu d’espace à l’évènement politico-militaire, malgré- (ou à cause)- de sa gravité.

« Pourquoi gâcher la fête ! Savourons plutôt la victoire, au lieu d’écouter des hordes de jeunes burkinabés en colère. », devait-on se dire en France. C’est à cela que sert le sport : il vous fait oublier les soucis et peines. Si K. Marx était de ce monde aujourd’hui, il ferait son autocritique : « le sport est l’opium des peuples », écrira-t-il.

La victoire du « Quinze de France » est venue à point nommé. Elle a ravi la vedette à l’humiliation militaire qu’ont fait subir des citoyens désarmés, du « Pays des hommes intègres », à la gigantesque armada logistique française.

Un bonheur de courte durée!

Mais, le bonheur risque d’être de courte durée, par ailleurs. L’enlisement des forces françaises au Sahel a atteint son apogée. ⁰Outre les résultats militaires controversés de leur engament sur le terrain, le blocage du convoi par les populations civiles met sérieusement à mal leur soutien logistique à partir de la Côte d’Ivoire, compromettant gravement la planification opérationnelle contre les groupes terroristes.

Or, les « abc » de la connaissance militaire et stratégique nous enseignent que « si la logistique dit non, (…). Il faut changer le plan d’opération. Il est mauvais », comme disait Eisenhower. Seulement, des solutions de rechange, logistiques et opérationnelles, susceptibles d’améliorer le dispositif sur le terrain, il n’y en a pas beaucoup.

Pire : l’incident pourrait faire tache d’huile. Il risque de s’étendre. La MINUSMA et les autres forces étrangères au Sahel n’y sont pas l’abri. Egalement, en plus de la Côte d’Ivoire, les pays de la région ayant des façades maritimes, Ghana, Togo, Bénin… feront certainement preuve davantage de prudence quant à l’usage de leurs infrastructures portuaires par des forces militaires étrangères.

Accélération de la « restructuration », et poids pressant de l’échéance présidentielle

Le bourbier sahélien devenant de plus en plus insoutenable pour la France, l’occupant de l’Elysée ne risque-t-il pas de revoir la « transformation stratégique » de son dispositif militaire, qu’il avait annoncée le 10 juin dernier, et que « Barkhane » a entamée aussitôt après ?

Dans cette perspective, une accélération du rythme de la « restructuration » est envisageable, tout comme une réduction encore plus importante du format des forces françaises déployées dans la région.

A quelques mois de l’élection présidentielle, Macron fera tout son possible afin que le bourbier sahélien ne pèse pas trop dans sa stratégie de candidat à sa propre succession. Cherchera-t-il, à faire incomber la responsabilité des échecs et limites de l’action militaire aux chefs d’Etats des pays sahéliens ?

C’est trop facile comme alibi. Mais la tentation semble forte chez le Président français, estimant que ce genre de discours ne manquera pas d’avoir des échos favorables parmi les électeurs français. Il n’hésitera pas trop, soutenu par son ministre des affaires étrangères, de puiser des arguments dans l’instabilité politique dans la région. Les difficultés liées aux transitions, particulièrement au Mali, et la colère de la rue au Burkina-Faso, risquent d’être « instrumentalisées » via des circuits « indétectables » que sécrètent la nouvelle « Françafrique », version Macron.

El Boukhary Mohamed Mouemel

Comment je juge la qualité des débat politique dans notre pays en Mauritanie en général ?

news rim

Abdelaziz Deme

Mon jugements avec certains compatriotes est sans appel sur les hommes politiques, Il n’y a pas de débat d’idée, il n’y a qu’un débat d’ego, une guerre de pouvoir et d’argent et de retournement de vestes.

Le sens et la réflexion, les analyses structurées et logiques ont disparu du débat politique et ont été remplacés par l’émotionnel, le médiatique.

Le débat politique dans notre pays, la Mauritanie n’existe pas vraiment. Ceux qui ont la parole et ceux qui font l’opinion, pensent tous à peu près la même chose.  La démocratie qui nous est due devrait permettre à d’autres idées politiques de se faire entendre.

Je souhaiterais que la Mauritanie notre patrie retrouve sa souveraineté pour redonner un sens à la politique, et qu’elle ne soit plus soumise à l’argent et la course des marchés publics, Les dirigeants politiques ne savent pas débattre. Ils ne savent que critiquer ce que dit l’autre. Ce type de comportement n’aide pas les mauritaniens à débattre de la politique. La révolution digitale comme les groupes whatsapps que nous connaissons aujourd’hui avec des outils et des réseaux qui permettent l’interaction entre les gens, devrait redonner du sens au débat politique à condition qu’ils soient intégrés dans le fonctionnement de notre petite très petite démocratie. Mais peu d’hommes et de femmes politiques en perçoivent l’intérêt souvent parce qu’ils ou elles n’y comprennent rien et donc en ont peur, et rejettent l’innovation ou la subissent.

Y a-t-il encore un débat politique ?

Les parlementaires, les responsables gouvernementaux, sont trop monocolores (beaucoup d’apprentis politiciens ) et pensent de la même façon. Une plus grande diversité, issus de la société civile, élargirait le débat. Mais à quoi bon un débat politique lorsque les décisions, dans les faits, sont prises par des hauts fonctionnaires souvent très loin de la réalité et du quotidien des mauritaniens et très binaires dans leurs raisonnements.

Le débat se résume à du spectacle et à un jeu de ping-pong de petites phrases et d’idées simplistes.  Le débat politique a touché le fond et les partis politiques et l’opposition ne jouent plus leur rôle. Le sens et la réflexion, les analyses structurées et logiques ont disparu du débat politique. Les médias  font trop de place aux polémiques et aux divisions. Il faut créer des instances pour rapprocher les points de vue et écouter les autres, avec leurs différences avec  des analyses argumentées sur les grandes décisions politiques d’actualités.

Abdoulaziz DEME

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