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Discours intégral du Président de la république à Ouadane

« Au nom de Dieu le Miséricordieux

Et que les prières et la paix de Dieu soient sur son Noble Prophète

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale

Monsieur le chef de file de l’opposition démocratique

Mesdames et Messieurs, Ministres

Monsieur le Wali

Honorables présidents des conseils régionaux, élus et maires,

Mesdames et Messieurs, membres du corps diplomatique

Chers chefs de partis politiques,

Mesdames et messieurs, invités de la ville du patrmoine

Mesdames et messieurs invités

Tout d’abord, je tiens à vous adresser, à vous les habitants de la ville de Ouadane, les meilleures expressions de remerciement pour l’accueil chaleureux et la véritable hospitalité de Ouadane.

Mesdames et Messieurs,

De par son rayonnement culturel et historique, son architecture unique, ses bibliothèques riches en manuscrits précieux, la ville de Ouadane constitue un trésor patrimonial rare.

Au fil des époques successives, cette ville a su être un pôle économique actif, un pont qui relie l’Afrique du Nord à l’Afrique subsaharienne, et une source de rayonnement civilisationnel généré grâce au génie de ses savants, à leur bonne humeur et l’abondance de leurs connaissances, ainsi que grâce aux capacités créatives exceptionnelles de ses enfants qui s’appuient sur divers services issus de l’artisanat traditionnel et du développement animal ou agricole, construction et autres.

Ce sont ces groupes qui ont pu vaincre les dures conditions naturelles, et sans leurs efforts légendaires, la ville n’aurait pas été formée en premier lieu, et elle n’aurait pas pu survivre et résister face des temps ordinaires, pour l’élever aujourd’hui comme un héritage précieux.

Ce qui m’attriste, c’est que ces groupes de notre société ont historiquement été victimes d’injustice et de vision négative, alors qu’ils sont à la bonne échelle, ils devraient être au sommet de la hiérarchie sociale.

Le moment est venu de purifier notre patrimoine culturel des vestiges de cette injustice odieuse et de se débarrasser de ces préjugés et stéréotypes qui contredisent la vérité, heurtent les règles de la charia et de la loi, affaiblissent la cohésion sociale et l’unité nationale et entravent le développement de mentalités conformes aux concepts d’État, de droit et de citoyenneté.

De cette place, j’appelle tous les citoyens à transcender les vestiges de cette injustice dans notre patrimoine culturel et à purifier les discours et les comportements de ces préjugés et faux stéréotypes. J’appelle également chacun d’entre eux à se dresser face à l’émergence du soi tribal ces jours-ci, qui contredit la logique de l’État moderne et ce qui nécessite de se soucier de l’unité nationale ainsi que des intérêts des individus eux-mêmes.

En passant, je voudrais souligner que l’État restera le protecteur de l’unité nationale, de la dignité, de la liberté et de l’égalité de tous les citoyens par la force de la loi, quel qu’en soit le coût, et qu’il n’établira pas un droit ou un devoir sur toute affiliation sauf affiliation nationale.

Mesdames et Messieurs,

Ce festival a pour objectif de célébrer notre patrimoine, de revaloriser ses villes, de les accompagner dans des projets de développement, de stabiliser la population dans leurs foyers et de stimuler les industries culturelles et patrimoniales.

Conformément à cet engagement, le gouvernement a procédé à une revue globale des modalités et des objectifs du festival et a alloué, en prévision de la version actuelle de celui-ci, plus de trois milliards d’anciens ouguiyas pour financer divers projets d’aménagement qui contribuent à améliorer l’accès aux services de base tels que l’eau, l’électricité, l’éducation, la fin de l’isolement, le soutien au développement agricole et animalier, et d’autres choses qui contribuent à la mise à niveau de la ville et de ses environs et à l’établissement d’un développement local conforme à ses caractéristiques patrimoniales.

Je renouvelle mes remerciements aux résidents et invités pour annoncer, avec la bénédiction de Dieu, l’ouverture de la dixième session du Festival de la ville patrimoniale, en souhaitant à tous succès et réussite.

Je vous remercie et que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur vous.

Sur la gabegie, le pouvoir n’a pas changé son fusil d’épaule

Sur la gabegie, le pouvoir n’a pas changé son fusil d’épaule. Le 28 novembre, le Président de la République a réitéré sa volonté d’aller de l’avant, tout en précisant les contours de la stratégie adoptée : la lutte sera institutionnelle. Entendez en douceur et sur la durée, n’en déplaise aux adeptes des méthodes coup-de-poing.

Première mesure dans le cadre de cette approche : étoffer les ressources humaines de l’Inspection générale d’Etat. Celle-ci ne pourra plus justifier ses défaillances par un manque de personnel. Il me paraît également utile de la débarrasser de tous ses tiroirs pour l’empêcher d’y entasser ses futurs rapports d’inspection.

Il n’échappe à personne que les irrégularités et les passe-droits ont tellement gangrené le tissu administratif que seul un traitement radical pourra les éradiquer. Et encore ! Cela suppose que les inspecteurs soient d’une probité à toute épreuve, qu’ils aient les coudées franches pour mener à bien leur boulot et que tout acte de prévarication signalé, sans exception, soit dénoncé et lourdement puni. En somme, il faut un engagement entier et vigoureux au service d’une gestion assainie.

Si la gabegie est tant décriée, ce n’est pas seulement parce qu’elle permet à des gens de s’enrichir illicitement dans un contexte général de pauvreté, mais aussi parce qu’elle sape à la base tout effort de bonne gouvernance. Elle engendre, en effet, un état pathologique où des programmes ambitieux et des financements colossaux peuvent accoucher de résultats modestes. Ce sont les conditions de vie des populations, de même que les indicateurs de performance du pays qui en subissent le contrecoup.

Sous cet angle, le combat contre la malversation s’impose comme composante essentielle de toute politique de bonne gouvernance. Beaucoup le souhaitaient herculéen, avec un KO spectaculaire dès les premiers rounds. Par réalisme, les espoirs devraient être mis dans une victoire aux points.

 

Mohamed Salem Elouma Memah

Entre-citoyens

parole publique ne pèse plus, d’où la persistance de la crise de confiance!

Dahaba Djibril Diagana

À propos de la question des terres à Ngnawle, nous sommes édifiés.. ., si nous avions crû aux déclarations du gouvernement à propos, dit-on, de la « valorisation des terres », nous avons fait preuve de bonne foi, est-ce de la naïveté? Chacun préfère défendre son cousin et proche, comme quoi ils auront apporté du nouveau. Incohérence est mauritanienne sur cette toile!!! … Et, On se demande pourquoi nous subissons cette punition, pour ne mériter que de tels dirigeants qui ne tiennent aucune promesse ?

Nos gouvernements mettent toujours la charrue avant les bœufs. Des déclarations sans préparation, sans socle, voilà que les hommes d’affaires et les petits gouverneurs et préfets désavouèrent, à travers ces actes, les propos et promesses faites en grande pompe à Dar El Barka.

La parole publique ne pèse plus, d’où la persistance de la crise de confiance que les citoyens ont vis-à-vis des institutions et des gouvernants.

Pour qu’une issue favorable soit trouvée, il faut impérativement :

1 – Mettre fin à ces expropriations et ces provocations injustes et injustifiées.
2 – Privilégier le dialogue entre l’Etat et les propriétaires terriens.
3 – Mettre en place des politiques d’exploitations transparentes basées sur gagnant-gagnant pour l’ensemble des parties.
4 – Impliquer les acteurs représentatifs des différentes parties et les leaders soucieux de la paix et de la justice sociale donnant profit d’un climat apaisé capable garantir l’intégrité des politiques, rétablir la confiance et instaurer un climat permettant de faciliter l’installation et la confiance entre les terriens et les « investisseurs réels ».

Samba Thiam :J’avais promis, suite à mon retrait des journées de concertation, de revenir sur un certain nombre de choses!

J’avais promis, suite à mon retrait des journées de concertation, de revenir sur un certain nombre de choses, notamment sur certaines reformes, les concertations, le sens et les limites mêmes de la démarche du ministre.

Nous y voilà !

Je le fais après lecture et du rapport final de 123 pages de la Commission Nationale des Etats généraux de l’Education et de la synthèse finale des Ateliers régionaux .

D’abord arrêtons-nous un instant sur la réforme de 1999, réforme la plus vicieuse ,la plus inique, la plus anti-nationale de toutes, s’il en fut ! Elle naît dans le contexte du système à filières; filière arabe obligatoire pour tous les enfants arabo-berbères, et filière bilingue où, pour l’essentiel, se retrouvent orientés les écoliers négro-africains. Système à filières concomitante à l’expérience de l’ILN, arrivée presque à terme( 5ème année, devant être généralisée à la 6eme, en raison même de son plein succès- taux de réussite situé entre 70 et 80 % -), et qui remplacerait donc ce système à filières…A un an de l’échéance, voilà qu’on arrête tout, brutalement, et qu’on change d’orientation, contre tout bon sens…Et sans explication aucune!

Pour quelles raisons ou quelle motivation arrête-t-on une expérience satisfaisante à tous points de vue, se demanderont les hommes de bon sens ?

L’explication réside à la fois et dans l’échec patent de la filière arabe qui était dans l’impasse, et dans l’idéologie chauvine : enseignement du hassanya et non de l’arabe littéraire, incompétence des Professeurs des sciences à dispenser correctement les cours dans cette langue, et qui finiront par être relevés et reversés dans la diplomatie, étudiants envoyés à l’extérieur incapables de suivre les cours! Idéologie chauvine-raison principale -qui choisit , à la faveur du traumatisme subie par les négro-africains suite à une répression féroce, de liquider tout legs colonial et d’imprimer le choix d’une Mauritanie arabe, exclusivement, qui passe par l’assimilation du groupe dit minoritaire, conformément à la loi de proximité en sociologie. C’est pourquoi, au lieu de se limiter à corriger les défaillances de la filière arabe par le rétablissement de l’enseignement des matières scientifiques en français-chose normale et légitime-, comme ils le firent, ils décidèrent aussi et surtout de pénaliser, par la même occasion, les enfants pulaar, sooninko et wolofs en dispensant l’enseignement de toutes les matières littéraires en arabe ( Philos, histoire, géographie, langue , morale, instruction civique et religieuse),affectées de coefficients qui défient l’entendement. Pire ils décidèrent de supprimer l’ILN et son expérience à succès, à un an de l’échéance fixée pour sa généralisation et l’officialisation des langues pulaar, sooninke et wolof !

Voilà pourquoi, depuis 1999 c’est l’échec massif en milieu négro africain, dans les examens et concours, conduisant aux abandons massifs de l’école. Cela fait 22 ans que ça dure, les dégâts sont incommensurables… Ceci, l’exposé de la 1ère journée des Concertations nationales, portant sur le diagnostic du système, le passe sous silence…Il fait table rase du succès de l’expérience menée par l’ILN …Le problème d’équité est posé, certes, mais il l’est sous l’angle d’équité du genre et de classes, au sens de P Bourdieu. L’exposé tout comme le rapport final de synthèse tait l’iniquité ou l’inégalité structurelle du système devant l’accès au Savoir entre enfants à la base, beaucoup plus grave ( 2 langues étrangères au sens pédagogique du terme, imposées aux uns au départ du processus d’apprentissage .)

Que retenir à la fois et de ces journées de concertation et du rapport final ?

Dans le libellé des rapports quelque chose frappe tout de suite après lecture : la formulation des conclusions partielles avec l’usage répétitif de termes comme ‘’ la plupart’’ recommandent que, ’’la majorité’’ retient que…Et vu l’absence ,flagrante, d’une juste représentativité des communautés nationales dans le choix des participants, on devine aisément où se situe la ‘’majorité’’ …Mais l’on sait ‘’qu’il n’y a pas de majorité en matière de vérité’’ ; tout comme il n’y a pas de majorité en matière d’identité. Rien n’est plus faux que de croire (ou faire croire)que l’avis majoritaire est forcément le plus juste, le plus bon. C’est un raisonnement spécieux et pernicieux .Il n’y pas de majorité en matière de vérité, encore une fois. Du reste, dans ce genre de conclave c’est le consensus qui doit être requis ou de mise et rien d’autre.

A noter, par ailleurs, le flou sur lequel ‘’surf’’ les rapports concernant le statut des langues négro-africaines; tantôt on parle de ‘’langues d’enseignement’’, tantôt de langues de communication’’ tout court, ou de langues ‘’devant faciliter les apprentissages’’, c’est-à-dire de facilitation pour l’acquisition d’autres langues. Tantôt c’est l’arabe qui est la langue principale d’enseignement, tantôt ce sont toutes les langues qui le sont !!!

‘’Sur la langue d’enseignement, la majorité des participants a insisté sur les langues maternelles comme moyen le plus efficace pour véhiculer les sciences modernes. A cet effet la langue arabe, en tant que langue nationale devrait être la langue d’enseignement des SMT( les sciences ), sans négliger le rôle que pourraient jouer les autres langues nationales dans la promotion de ces matières.’’(fin de citation -page 109).Ca dit ce que ça dit, ambigüité à dessein !

L’ opinion et le bon sens exigent, clairement et sans ambages, que les langues nationales pulaar, soninke et wolof soient des langues officielles et dans lesquelles on enseigne, pour donner les mêmes débouchés que la langue arabe .Toute équivoque doit être levée à ce sujet. Pourquoi le Maroc et l’Algérie , depuis 2002, reconnaissent-ils leur diversité culturelle et officialisent-ils la langue berbère tamazight, et la Mauritanie se cabre ou hésite à le faire pour nos langues ? Au nom de quelle logique ?

…Quelque part dans les rapports, on parle de commencer les langues maternelles dans le pré-scolaire , à la maternelle. C’est une supercherie ! Les classes maternelles existent à peine à Nouakchott où elles sont rarissime, à fortiori à l’intérieur du pays ! Non, il faut reprendre l’expérience de l’Institut là où on l’avait laissée …

Cette réforme, menée tambour battant tombe comme un cheveu dans la soupe , au regard du dialogue en perspective; à moins que …A moins d’indiquer, en sourdine, un rétropédalage dans la volonté politique ‘’d’en haut’’ d’organiser les fameuses ‘’concertations-dialogue’’. Bref , à certains égards et au vu du timing, l’idée de mener cette réforme paraît suspecte !

Toujours dans le rapport final, une sorte de dilemme transparaît dans les termes de choix ; démocratisation de l’enseignement et qualité, ouverture à la modernité et ‘’enracinement dans notre authenticité’’, c’est-à-dire dans nos valeurs traditionnelles islamiques qui , on le sait ,sont adossées au droit musulman lui-même assis sur la charia islamique …du 6ème siècle !

Les auteurs du rapport ne semblent pas prendre conscience du caractère antinomique de ces deux orientations : la charia-source de notre Droit-et l’orientation moderne .La seconde s’oppose à la philosophie socle même de la pensée libre et libérée. Le questionnement philosophique , dit-on , ne présuppose rien sans examen de la raison , alors que le conservatisme réligieux, dogmatique, bride la pensée …Dichotomie ! Ne pas penser est plus dangereux que penser ( pensée critique}, nous dit Anna Arendt .

Alors que nous avons toutes les difficultés du monde à concilier ces termes de choix , les voilà qui parlent d’intégrer le préscolaire, l’enseignement originel , et envisagent la prise en charge des personnes handicapées, ( chose que même les Etats-Unis n’arrivent pas à résoudre). Il faut savoir ce qu’on veut et ce qu’on peut …Qui trop embrasse mal étreint dit le proverbe !

Que penser de la tentative du ministre à mener, en solo, cette réforme ?

J’avoue, pour ma part, être admiratif de la foi ou de l’enthousiasme débordant de ce ministre qui croît possible de mener et réussir, en solo, la réforme du secteur éducatif. Il ne voit pas ou refuse de voir que c’est le ‘’ tout entier’’ qui s’est écroulé…Il ne perçoit pas qu’ ’’il n’y a plus d’Etat depuis la réorganisation judiciaire sous Haidalla des années 80’’,( dixit : Isselmou ould Abdel kader). Chose que confirme amplement Abdallah Sidya Ebnou – grand commis de l’Etat- dans son ouvrage intitulé ‘’quarante ans au service de l’Etat mauritanien’’ – véritable réquisitoire contre les régimes militaires, cause première de cette déliquescence de l’Etat. Ould Ebnou y relate quelques anecdotes , comme la réponse que lui fit, sans gêne , l’agent chargé du bureau des Archives nationales : les documents que vous demandez n’existent pas ! Puis cet administrateur qui jette les archives dans la cour pour faire de la place ; à noter que d’autres les brûlent… Le Ministre ne semble pas prendre conscience de l’ampleur des dégâts mais surtout du désordre, pour ne pas dire de l’anarchie générale qui règne partout dans ce pays ; de la circulation routière et urbaine au plus haut sommet de l’administration ; et ce, pourtant, jusques dans son propre secteur -l’Education elle-même- ! En effet , combien d’Enseignants flottent sans rien faire ,alors que les besoins sont là ? combien sont détachés pendant que des écoles en manquent et qu’on parle d’en recruter 6000 ?

Combien sont dans leurs boutiques et continuent à émarger ? et ceux-là, censés être dans les classes , combien sont assidus ? Combien de faux diplômes à la fonction publique qu’on n’ose pas nettoyer, pour ne pas fâcher X ou Y ou tel électorat ? Je pourrai répéter ce tableau, à loisir, dans le secteur de la santé, de l’administration générale, de la Justice , des sociétés d’Etat, de l’Armée, partout …Dans ses propres bureaux du ministère où je me suis aventuré , par accident , lors de notre rendez-vous privé ,je suis tombé sur deux dames qui dormaient , à points fermés, sur le plancher ! Et ceci , on ne le rencontre pas qu’au ministère de l’Education seulement … La corruption gangrènne tout , jusqu’aux bureaux des Examens et Concours …Il n’y a plus de suivi rigoureux du personnel, et la multiplication des Inspecteurs jusques dans les départements est une fausse solution.

Bref, le mal est général et profond, au point qu’il est utopique de songer à redresser un secteur isolé. Pour réussir le redressement il eût fallu que, dans un vaste mouvement d’ensemble impulsé d’en haut, tout se redressât en même temps .Ce n’est pas hélas le cas pour l’instant. Dans le secteur de l’Education, comme dans celui de l’administration générale, nous avons besoin, pour nous relever, de l’aide de la coopération internationale et d’un retour de la vieille génération au moins pour une tutelle deux ans ! les dégâts sont énormes et le mauvais pli pris, profond…

Maintenant que dire des solutions , des bonnes solutions ?

Elles doivent, à mon sens, toutes- si toutefois le vivre-ensemble demeure le cap-, reposer sur le constat que nous sommes un assemblage de peuples , agrégés par la seule volonté du colon. Nous ne sommes pas encore une nation , que l’on cherche à forger par l’assimilation forcée. Nous appartenons à deux espaces géographiques, deux aires culturelles différentes, deux entités politiques historiques distinctes, deux récits nationaux , deux peuples, en un mot, aux traditions et habitudes mentales différentes .

Toutes solutions imaginées, pour être viables et durables, doivent découler de cette réalité têtue de notre Diversité et Identité plurielle.

Par dessus tout, une question essentielle – presque existentielle- qui précède toutes les autres, demeure: voulons -nous réellement changer ?

That’s is the question !

21 Novembre 2021

Samba Thiam

Nouveau projet de l’USAID en Mauritanie

L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a lancé un nouveau projet de lutte contre l’extrémisme violent en Mauritanie. Le projet, Tamkeen, qui signifie autonomisation en arabe, sera mis en œuvre sur cinq ans (2021-2026) avec un budget de 7 millions de dollars et ciblera les jeunes et les femmes à risque d’être recrutés et ciblés par des groupes extrémistes violents en Mauritanie, en particulier en Mauritanie. huit régions : Adrar, Hodh el Chargui, Hodh el Gharbi, Guidimakha, Assaba, Trarza, Tiris Zemour, et la capitale, Nouakchott.

Tamkeen sera mis en œuvre par le partenaire de l’USAID, FHI 360, et sous la direction du gouvernement de la République islamique de Mauritanie. Tamkeen encouragera le changement social et civique en plaçant les jeunes Mauritaniens à l’avant-garde de la promotion d’alternatives prosociales à l’extrémisme violent en poursuivant trois objectifs : 1) créer des réseaux de jeunes et de groupes communautaires ; 2) créer des espaces sûrs où les jeunes peuvent interagir et acquérir des compétences en leadership ; et 3) lutter contre les effets d’isolement et la vulnérabilité aux risques créés par la désinformation qui a été particulièrement accrue pendant la pandémie de COVID-19 et peut rendre les jeunes plus vulnérables à l’extrémisme violent.

Le projet Tamkeen vise à avoir un impact positif sur les jeunes mauritaniens en leur donnant le leadership et les compétences de vie pour subvenir à leurs besoins de manière indépendante. Tamkeen renforcera la confiance en soi des jeunes mauritaniens et les encouragera à s’impliquer dans les processus de prise de décision dans les communautés, avec le gouvernement local et dans leurs foyers. Parmi ses différents objectifs, Tamkeen travaillera avec 100 jeunes leaders dans huit régions pour créer 13 centres communautaires de jeunes, atteignant des milliers de jeunes dans toute la Mauritanie.

Lisa Washington-Sow, responsable du programme pays pour l’USAID Mauritanie, déclare : « Nous espérons que le projet Tamkeen de l’USAID aura des impacts positifs sur la jeunesse mauritanienne en utilisant des approches pour renforcer la cohésion sociale à travers les leaders de la jeunesse, tout en travaillant avec le gouvernement ainsi qu’avec les organisations internationales qui soutiennent la société civile mauritanienne.

Source:Ambassade des États-Unis.

Comment je juge la qualité des débat politique dans notre pays en Mauritanie en général ?

news rim

Abdelaziz Deme

Mon jugements avec certains compatriotes est sans appel sur les hommes politiques, Il n’y a pas de débat d’idée, il n’y a qu’un débat d’ego, une guerre de pouvoir et d’argent et de retournement de vestes.

Le sens et la réflexion, les analyses structurées et logiques ont disparu du débat politique et ont été remplacés par l’émotionnel, le médiatique.

Le débat politique dans notre pays, la Mauritanie n’existe pas vraiment. Ceux qui ont la parole et ceux qui font l’opinion, pensent tous à peu près la même chose.  La démocratie qui nous est due devrait permettre à d’autres idées politiques de se faire entendre.

Je souhaiterais que la Mauritanie notre patrie retrouve sa souveraineté pour redonner un sens à la politique, et qu’elle ne soit plus soumise à l’argent et la course des marchés publics, Les dirigeants politiques ne savent pas débattre. Ils ne savent que critiquer ce que dit l’autre. Ce type de comportement n’aide pas les mauritaniens à débattre de la politique. La révolution digitale comme les groupes whatsapps que nous connaissons aujourd’hui avec des outils et des réseaux qui permettent l’interaction entre les gens, devrait redonner du sens au débat politique à condition qu’ils soient intégrés dans le fonctionnement de notre petite très petite démocratie. Mais peu d’hommes et de femmes politiques en perçoivent l’intérêt souvent parce qu’ils ou elles n’y comprennent rien et donc en ont peur, et rejettent l’innovation ou la subissent.

Y a-t-il encore un débat politique ?

Les parlementaires, les responsables gouvernementaux, sont trop monocolores (beaucoup d’apprentis politiciens ) et pensent de la même façon. Une plus grande diversité, issus de la société civile, élargirait le débat. Mais à quoi bon un débat politique lorsque les décisions, dans les faits, sont prises par des hauts fonctionnaires souvent très loin de la réalité et du quotidien des mauritaniens et très binaires dans leurs raisonnements.

Le débat se résume à du spectacle et à un jeu de ping-pong de petites phrases et d’idées simplistes.  Le débat politique a touché le fond et les partis politiques et l’opposition ne jouent plus leur rôle. Le sens et la réflexion, les analyses structurées et logiques ont disparu du débat politique. Les médias  font trop de place aux polémiques et aux divisions. Il faut créer des instances pour rapprocher les points de vue et écouter les autres, avec leurs différences avec  des analyses argumentées sur les grandes décisions politiques d’actualités.

Abdoulaziz DEME

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